Azzedine Saeed Al-Asbahi, ambassadeur de la République du Yémen à Rabat, en s'alignant sur l'initiative marocaine d'autonomie, a mis en avant les efforts sérieux déployés par le Royaume, dans la recherche d'une solution politique, pragmatique, réaliste et durable à ce différend, dans le cadre du processus politique mené sous les auspices exclusifs de l'ONU. Il a également affirmé qu'ils garantissaient la stabilité de toute la région : « la proposition d'autonomie est une étape positive et un modèle pour résoudre divers problèmes ». Tout en saluant l'expérience du Maroc quant à la décentralisation, il a indiqué que c'était là une référence pour le Yémen pour parvenir à la paix et maintenir son unité. Azzedine Saeed Al-Asbahi s'exprimait lors d'une conférence de presse aujourd'hui vendredi à Rabat où il faisait le point sur l'évolution de la situation au Yémen. Le diplomate yéménite a déclaré que son pays appréciait la position du Maroc en faveur de sa stabilité et son soutien à sa souveraineté et à l'unité du peuple yéménite. Concernant le retrait de la participation sur le terrain du Maroc à la coalition internationale dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen, l'ambassadeur du Yémen a affirmé que : « la position du Maroc n'a pas changé en ce qui concerne son soutien positif au Yémen », y compris le soutien de Rabat à la coalition. Le diplomate yéménite n'a pas manqué de faire un lien de causalité en soulevant le soutien de l'Iran à la milice houthie au Yémen. Il a déclaré que Rabat avait rompu ses liens avec Téhéran après avoir découvert que le régime iranien armait le front polisario : « l'Iran a un projet basé sur le chaos et la déstabilisation de cette région tout comme pour le Yémen. Sa rhétorique est basée sur l'exportation de la révolution et elle ne sert pas la paix mondiale », poursuivant qu'il était donc « impossible au Royaume d'accepter la violation de sa souveraineté d'où la légitimité de sa décision ». Photo Mounir Mehimdate Revenant sur la situation du Yémen, il a fait remarquer l'amorce par les Nations Unis d'un processus de paix. Par ailleurs l'ambassadeur a fait remarquer que l'administration Biden, est en train de reconsidérer : « l'intérêt positif d'atteindre une solution qui mène à une paix durable, rétablit le respect des institutions étatiques et met fin au coup d'Etat contre la légitimité ». En effet, les Etats-Unis qui ont retiré les Houtis de la liste américaine des organisations terroristes, ont dépêché un émissaire dans la région à deux reprises en un mois, le secrétaire d'Etat Antony Blinken a pressé les Houthis de cesser leur offensive et de : « se joindre aux Saoudiens et au gouvernement du Yémen en agissant de manière constructive en faveur de la paix ». Azzedine Saeed Al-Asbahi a également souligné que : « le gouvernement légitime du Yémen veut à tout prix parvenir à la stabilité et à la paix », ajoutant : « Nous soutenons chaque étape qui appelle à la paix basée sur le respect des résolutions internationales, des résolutions des Nations Unies, de l'initiative du Golfe et des résultats du dialogue au Yémen ». Pour, l'Ambassadeur, instaurer la confiance entre les Yéménites nécessite une gestion sincère. Cela passe : « par un cessez-le-feu, par cesser les attaques contre les civils, par l'ouverture de points de passage, par la levée du siège interne du pays par les Houthis et par la libération de tous les détenus ». L'ambassadeur ne s'est pas empêché, de vivement critiquer l'ingérence iranienne dans le dossier, déclarant : « Nous ne pouvons pas permettre au Yémen de se transformer en un arrière-jardin pour l'Iran qui veut déstabiliser et sécuriser la région à des fins propres à son idéologie ». Il a dénoncé les crimes des Houthis contre les enfants, qui : « ont dépassé les 65 000 violations dans 7 gouvernorats du Yémen », soulignant que : « le Yémen est devenu un énorme champ de plantation de mines avec des dizaines de milliers de victimes, suite de la pose de millions de mines », accusant également les Houthis de commettre des crimes contre l'humanité.