La chambre criminelle près la Cour d'appel à Tanger, a confirmé, ce mercredi, la peine de mort pour le tueur et le violeur de Adnane Boucharouf. Le coupable, qui a conduit à la mort de petit Adnane a ainsi été condamné à la peine de mort pour viol, meurtre avec préméditation, détournement de mineur, abus sexuel et mutilation de cadavre. Selon l'article 474 du code pénal marocain, l'enlèvement d'un mineur est passible de la peine de mort si la victime est assassinée. Trois personnes ont également écopé de 4 mois de prison ferme chacune, assortie d'une amende de 1000 dirhams, pour non-dénonciation de crime. Le petit Adnane a été déclaré « porté disparu » par sa famille le 7 septembre et son corps a été découvert quatre jours plus tard, enterré près du domicile familial à Tanger. Les recherches et investigations des éléments de la Sûreté nationale sur la disparition de ce mineur de 11 ans avaient révélé qu'il s'agit d'une disparition à caractère criminel, surtout que le visionnage d'enregistrements vidéos avait démontré l'implication présumée d'un individu qui a entraîné la victime, près du domicile de sa famille. Des caméras du quartier ont capturé certains des derniers instants du garçon, qui a été persuadé de suivre l'agresseur de 24 ans dans son appartement, où il l'aurait violé, avant de l'emmener près de son domicile et de l'assassiner. Lors de son procès, l'assassin a affirmé qu'il n'avait pas violé le garçon et n'avait pas l'intention de le tuer, mais qu'il l'avait enlevé uniquement pour de l'argent. Le tueur aurait envoyé un message au père de la victime demandant une rançon. Forte mobilisation et soutien royal Quelques jours après la découverte du corps d'Adnane, le Roi Mohammed VI a condamné le «crime odieux» et présenté ses condoléances à la famille de la victime. Un certain nombre de hauts fonctionnaires, ont rendu visite à la famille pour lui présenter ses condoléances l'année dernière. Peu de temps après que les détails du meurtre d'Adnane aient fait surface, une pétition, qui a atteint 400 000 signatures en trois jours, a été lancée pour demander l'imposition de la peine de mort à l'accusé afin de dissuader d'autres de commettre des crimes similaires. Une campagne virale sur les réseaux sociaux utilisant les hashtags «justice pour Adnane» et «exécution pour l'assassin d'Adnane» a provoqué une vague de sympathie pour la victime au Maroc et à l'étranger. Le même mois du meurtre de Bouchouf, un tribunal de Tanger a condamné à mort un couple pour leur implication dans le meurtre d'un enfant de sept ans à Larache en 2019. Les cas ont renouvelé les appels aux autorités pour qu'elles fassent davantage pour protéger les enfants et aider les personnes portées disparues. Une affaire qui relance le débat Le Maroc n'a procédé à aucune exécution depuis 1993. Cependant, l'Etat nord-africain a prononcé des condamnations à mort depuis lors, avec au moins 10 personnes condamnées à mort en 2018 et plus de 93 toujours dans le quartier des condamnés à mort. En novembre, le Conseil national marocain des droits de l'homme (CNDH) a appelé les autorités marocaines à voter contre la peine de mort à la Troisième Commission de l'Assemblée générale des Nations Unies. La CNDH a appelé à plusieurs reprises à la suppression de la peine de mort du code pénal. La dernière constitution du Maroc, adoptée en 2011, stipule que la loi protège «le droit à la vie [en tant que] premier droit de tout être humain». Entre 2000 et 2019, 119 condamnés à mort ont reçu une grâce royale et leurs peines ont été commuées en réclusion à perpétuité ou en peines à durée déterminée.