L'autonomisation des femmes travailleuses migrantes circulaires au Maroc est au coeur du projet Irtiqaa, fruit d'un partenariat entre l'Anapec et l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM). Lors d'un Atelier National hybride, organisé ce jeudi, à l'hôtel Tour Hassan Rabat, les différents acteurs engagés dans le projet Irtiqaa sont venus débattre des défis et des besoins multidimensionnels que rencontrent les travailleuses saisonnières qui partent travailler dans la cueillette des fruits rouge en Espagne, une fois de retour au Maroc. La plupart des participantes sont des femmes mariées venant du milieu rural, âgées de 18 à 45 ans avec des enfants à charge. Elles sont issues de familles nombreuses dont le revenu mensuel moyen est d'environ 100 euros, et la grande majorité d'entre elles étaient plus de 11 000 à repartir. Le projet Irtiqaa a pour objectif de contribuer à l'autonomisation des travailleuses marocaines participant au programme de migration circulaire entre l'Espagne et le Maroc dans leur communauté d'origine. La plus grande opération de migration circulaire Le projet vise à appuyer les efforts de l'ANAPEC à mettre en place un programme d'autonomisation socioéconomique des travailleuses saisonnières adaptés au profils et aux besoins de ces dernières. Dans ce sens, le directeur général de l'ANAPEC, Abdelmouneim Madani affirme à Hespress FR, que « c'est pratiquement la plus grande opération de migration circulaire dans le monde. C'est une opération consistante aussi bien sur le plan socio-économique que sur le plan symbolique puisqu'elle est basée sur une exclusivité du genre qui ne s'adresse qu'aux femmes en reconnaissance de leurs capacités techniques ». Concernant le volet de la sécurité de ces femmes suite à de nombreux incidents d'abus et d'exploitation, Madani tient à rassurer affirmant que « toutes les questions d'exploitation sont évincées de ce débat puisqu'ils opèrent dans un environnement qui est sur le plan de la protection de la femme. C'est un environnement protecteur, l'Espagne ne peut pas douter de la force de son dispositif juridique, même de droit portant sur la préservation des femmes ». « Il s'agit d'une migration circulaire légale, sûre et incarnant toutes les qualités qui sont fixées dans la charte de Marrakech sur la migration », précise-t-il. Une opportunité d'insertion En tant qu'agence nationale chargée de l'insertion socioprofessionnelle au Maroc et disposant de plusieurs dispositifs d'intermédiation, d'accompagnement et de renforcement des capacités des chercheurs d'emploi et des porteurs de projet, l'ANAPEC est consciente des défis d'intégration des travailleuses saisonnières dans le marché du travail durant la phase post-retour. « Notre objectif en tant qu'intermédiaire publique dans cette opération c'est d'en faire une opportunité d'insertion pour ces femmes, dans un cycle d'émancipation réelle et qu'elle puisse être comblée par un mécanisme d'insertion dans la continuité constituant un ascenseur social », explique le directeur général à Hespress FR. « Ces femmes là font preuve d'une grande capacité d'émancipation qui est réelle à l'étranger en plus du revenu et d'épargne qui peut concourir vers l'insertion de ces femmes dans des formules d'insertion par l'entrepreunariat », souligne-t-il. Madani met en exergue le travail fourni par l'ANAPEC pour mettre en oeuvre des programmes d'assistance à l'autonomisation des travailleuses saisonnières. « Nous sommes très convaincus à l'ANAPEC de cette mission d'accompagner ces femmes dans leur travail saisonnier avec le salaire, retourner au Maroc, s'organiser pour celles qui le souhaitent ou prendre des initiatives personnelles dans l'assistance et l'accompagnement opérés par des collègues de l'ANAPEC, des conseillers spécialisés où il y aurait une prise en charge individuelle pour l'élaboration de certains projets selon l'environnement d'où elles viennent », conclu-t-il.