Les dernières protestations pacifiques de plusieurs catégories du corps enseignant à Rabat, ont tourné à la confrontation avec les forces de l'ordre. Ces confrontations ont donné lieu à des scènes de violence documentées sur des smartphones et qui ont fait le tour de la toile suscitant indignation et condamnations. En effet, ces actes de violence ont fortement été dénoncés sur la toile par les citoyens, mais aussi par les syndicats les plus représentatifs du secteur, notamment le syndicat national d'enseignement (SNE) affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT). Le SNE avait annoncé récemment une semaine de colère du 22 mars au 5 avril, pour faire entendre la voix des protestataires auprès de leur tutelle qui refuse de communiquer avec eux. Plusieurs sit-in sont programmés devant les directions provinciales du Royaume ainsi qu'une grève nationale le 5 avril, accompagnée d'un sit-in devant le ministère de l'éducation nationale à Rabat. Mais après la violence envers les enseignants, le SNE annonce aujourd'hui deux jours supplémentaires de grève, soit ces lundi 22 et mardi 23 mars. « La dignité des femmes et des hommes de l'enseignement est une ligne rouge« . C'est le titre du communiqué de la colère du SNE où il annonce la grève de deux jours et un sit-in le 23 mars devant les directions provinciales. Le 17 mars dernier, et après la violence contre les enseignants contractuels, les titulaires de diplômes supérieurs et ceux dits de la « Cellule 10″, le SNE avait condamné cette approche sécuritaire, soulignant « l'oppression dont sont victimes les enseignants titulaires de diplômes supérieurs, les contractuels..., ainsi que la persistance de l'approche sécuritaire face aux manifestations pacifiques de diverses catégories de cadres de l'enseignement, qui défendent leurs revendications justes et légitimes ». Dans une déclaration à Hespress, Abdelouahab Shaimi, coordinateur national de la coordination des cadres diplômés du ministère de l'éducation nationale, qui avait été blessé lors du sit-in devant le ministère de l'éducation à Rabat le 15 mars et transféré à l'hôpital, avait indiqué que les enseignants « étaient contraints de sortir dans la rue et protester après que leur tutelle n'ait pas respecté ses engagements ». « Après avoir conclu avec le ministère de l'éducation à la date du 21 janvier 2020, et de manière définitive, la résolution du dossier des enseignants titulaires de diplômes supérieurs. Le ministère nous a donné une formule de la manière dont ce dossier sera réglé lors de cette rencontre. Et on s'est tous mis d'accord sur cette formule. Nous avons donc attendu, après que la tutelle nous ait demandé de patienter pour un bref délai pour la publication du décret » , avait-t-il rappelé. Il convient de rappeler que le SNE « tient l'Etat et le gouvernement pour responsables des conséquences de l'exploitation de la pandémie pour adopter des régimes et des lois injustes, restreindre les libertés, continuer à monopoliser les décisions concernant la question de l'éducation, et essayer d'écraser le mouvement syndical ...» .