La presse algérienne, enfin celle que vous savez, a eu vite fait se faire l'écho de « L'OBS » et reprendre un article qui fait sensation chez nos voisins, intitulé « Riche à millions et à la tête d'un réseau tentaculaire : « Mouf », l'insaisissable roi du shit ». De son vrai nom, Moufide Bouchibi est le plus grand importateur de cannabis en France. Il est Algérien, fils d'Algériens et s'est enfui de France il y a de cela plus d'une décennie pour le soleil du Maghreb d'où il sévit. L'auteur de l'article du journal français, Vincent Monnier, nous conte à travers son récit, le parcours jonché de toutes sortes de crimes, d'un petit voyou devenu à la quarantaine un caïd brassant les 70 millions d'euros chaque année, en exportant entre 40 et 50 tonnes de cannabis vers la France, l'Italie ou encore la Belgique. Jusque-là, rien de bien exceptionnel, si ce n'est que les stups ont repéré le « mis en cause » en Algérie. Ce n'est là, guère une première. La police française l'avait localisé à plusieurs reprises dans différents patelins et pays dont la dernière en Tunisie en 2019. Sur le point de le choper, il lui a filé entre les mailles, insaisissable et en bonne anguille en y laissant tout de même son lieutenant. Mais la vraie question n'est pas là, les « Mouf » comme les gouvernements changent ou partent et la police reste. Le trafic de drogue aussi au demeurant, c'est la troisième rentrée de flous après les armes et le pétrole. Pour en revenir à la question, il n'est pas un jour, chez les voix de leurs maîtres militaires d'à côté où l'on ne tarit pas d'éloges à notre égard pour ce qui est du trafic de kif, de shit et même de cocaïne et il est encore heureux que le pavot pousse tout la haut dans les montagnes d'Afghanistan, autrement on nous l'aurait taxé. Il paraît même qu'elles existent des routes du kif traversant l'Algérie et allant jusqu'en Libye. Forcément qu'il y a du Mouf la dedans ! Surtout si l'on sait que le gars a constitué des planques sur la Costa del Sol en Espagne, et des entrepôts en France et qu' une partie de son argent serait aussi planquée à Dubaï croit-on encore savoir. Le bonhomme si l'on s'en tient à la fameuse presse possèderait des biens immobiliers au Maroc à Tanger, Agadir, Casablanca et Marrakech et tiens même, une villa sur la côte méditerranéenne en Algérie où d'ailleurs il aurait fait construire un hôtel à plus de 10 millions d'euros dans la province de Sétif. En Algérie les militaires savent tant de choses sur le trafic de drogue auquel ils mènent du reste « une lutte féroce » que même les ânes et mulets en sont appréhendés. L'histoire ne dit pas si interrogatoire, il y a. Et pourtant, le plus grand des trafiquants s'y balade impunément. La question, la vraie, celle-là reste de taille ou de poids c'est selon : comment ces militaires algériens tous puissants et en connaissance de cause (résidences, train de vie etc.) ne l'ont-ils pas encore arrêté. Mouf pour ne pas être inquiété de la sorte doit avoir des accointances en haut lieu en Algérie tant il est vrai que dans ces hauteurs, par un Khaled Tebboune interposé on surfe volontiers sur le trafic de drogue quoique toute blanche. Mais quand on est fils de président mal élu ça fait la différence.