Les fonctionnaires de l'enseignement du public ne baissent pas les bras pour la réalisation de leurs revendications « justes » et « légitimes« . Ce lundi 15 mars, Rabat a été le théâtre de la protestation de plusieurs catégories d'enseignants notamment les vacataires et cadres du ministère de l'éducation nationale, les enseignants titulaires de diplômes supérieurs, et les enseignants dits de la « cellule 10« . Le sit-in qui devait avoir lieu devant le ministère de l'éducation nationale à Rabat, a finalement et « violemment » été interdit par les autorités publiques et forces de l'ordre, et ce depuis le positionnement des manifestants. L'affrontement entre les deux parties a engendré plusieurs blessures du côté des enseignants. Photo : Mounir Mehimdate Pour les autorités publiques, « il y a une décision d'interdiction du sit-in. De plus, l'état d'urgence sanitaire interdit ce genre de rassemblements« . Elles ont ainsi invité les enseignants qui voulaient protester de manière « pacifique » à trouver « une autre voie de communication avec leur ministère de tutelle« . « Aujourd'hui, nous avons été contraints de sortir dans la rue et protester. Après avoir conclu avec le ministère de l'éducation à la date du 21 janvier 2020, et de manière définitive, la résolution du dossier des enseignants titulaires de diplômes supérieurs. Le ministère nous a donné une formule de la manière dont ce dossier sera réglé lors de cette rencontre. Et on s'est tous mis d'accord sur cette formule. Nous avons donc attendu, après que la tutelle nous ait demandé de patienter pour un bref délai pour la publication du décret« , explique dans une déclaration à Hespress, Abdelouahab Shaimi, coordinateur nationale de coordination des cadres diplômés du ministère de l'éducation nationale qui a été blessé lors de ce sit-in et transféré à l'hôpital. Mais quand le Maroc a déclaré l'état d'urgence sanitaire en mars 2020, poursuit le syndicaliste, le ministre a décidé de faire marche arrière sur l'accord du 21 janvier 2020. Photo : Mounir Mehimdate Cette escalade des enseignants « diplômés » intervient pour dénoncer le « non-respect par la tutelle de ses engagement, malgré l'accord de leur promotion conclu en janvier 2020 avec les syndicats lors du dernier round du dialogue social sectoriel » . Ils avaient donc prévu un sit-in devant le ministère de l'éducation nationale accompagné d'une grève de la faim à partir de ce lundi 15 mars. Quant aux enseignants dits de la « Cellule 10« , titulaires de l'échelle 9, ils réclament une promotion directe et exceptionnelle au premier grade à l'instar des titulaires de l'échelle 10, avec effet rétroactif financier et demandent aussi réparation pour préjudice matériel et moral. Photo : Mounir Mehimdate « Nous avons laissé tomber nos vacances scolaires dont on a tant besoin pour protester de manière pacifique devant le ministère, et demander à la tutelle d'assumer son engagement d'il y a un an. Nous ne voulons ni protester, ni sortir dans la rue. Nous voulons rester chez nous avec nos familles pendant cette période de vacances et revenir à nos postes de travail avec les élèves dans de bonnes conditions. Mais nous exigeons que le ministre se réunisse avec n'importe quelle partie concernée par ce dossier et honore son engagement du 21 janvier 2020 pour la résolution définitive de ce dossier des enseignants titulaires de diplômes supérieurs qui n'a que trop duré« , a conclu cet enseignant. Il convient de rappeler que l'escalade des fonctionnaires du secteur de l'enseignement n'est pas sur le point de prendre fin. Le syndicat national de l'enseignement (SNE) affilié à la CDT ont annoncé une semaine de la colère, début mars-fin avril, et appelé à une grève nationale le 5 avril 2021. Un programme de protestation qu'ils ont surnommé « semaine de colère« .