L'onde de choc du document signé par le Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, quant aux relations de l'Exécutif marocain et un peu plus, avec l'Ambassade de la République Fédérale d'Allemagne, n'a de cesse de faire ses effets. Une première réponse aux agissements allemands nous est parvenue de Berlin via la voie diplomatique. Le ministère allemand des affaires étrangères à Berlin a répondu à l'arrêt des contacts du Maroc avec l'ambassade allemande à Rabat. En effet, notre ambassadrice en Allemagne, Mme Zohour Alaoui, a été sollicitée mardi pour "une audience urgente" au siège du ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin. C'est en tout cas ce que croit savoir annoncé "Maghreb-post", affirmant avoir tenu cette information auprès du ministre fédéral des Affaires étrangères, Heiko Maas. Le ministère allemand des affaires étrangères dit, « ne voir aucune raison de compromettre les relations avec le Maroc ». Une offre d'apaisement de la part de la diplomatie allemande, suite à la décision des autorités marocaines de geler toute coopération avec l'ambassade allemande. Mais est-ce pour autant suffisant ? Ces paroles devraient plutôt se traduire par des faits bien plus raisonnables que les agissements actuels de la République fédérale allemande qui se dit contre le séparatisme et qui devrait considérer la souveraineté du Sahara Marocain comme celle de la RFA sur la RDA. Tandis que de l'autre côté, on demande des réponses claires quant à la position hostile de l'Allemagne envers le Royaume et ce dans bien des domaines. Cette situation ambiguë crée au bas mot, une gêne et laisse bien des questions ouvertes pour la communauté marocaine en Allemagne tout comme celle des citoyens allemands au Maroc et plus particulièrement ceux qui font dans les "bonnes œuvres", les ONG. Dans ce contexte, le bureau de la Société allemande pour la coopération internationale (GIZ) à Rabat a déclaré au lendemain de la décision. « Nous travaillons toujours sur nos projets, mais certaines choses doivent être clarifiées », a déclaré un porte-parole de l'agence de presse allemande qui a également avancé que la décision avait pris tout le monde de court suite à la publication par les médias du document du MAECAMRE qui invoquait « de profonds malentendus » sur « des questions fondamentales sur le Royaume du Maroc ». Mais pas que ! c'est qu'ils en existent actuellement des points de discorde entre Rabat et le gouvernement fédéral allemand ayant provoqué le mécontentement des Marocains, comme le dossier Libyen entre autres ou la position allemande sur la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Etats-Unis. Et des voix se sont élevées en Allemagne. « Le Maroc essaie de capitaliser dessus », a déclaré mardi le politicien FDP et vice-président du groupe parlementaire des Etats du Maghreb, Ulrich Lechte, dans un entretien avec Deutsche Welle. « Trump a reconnu le Sahara occidental comme un territoire marocain de droit international, l'Allemagne et la plupart des partenaires européens ne le font pas ». Et Lechte de poursuivre, « le comportement envers l'ambassade d'Allemagne était « évidemment une annonce à l'Allemagne ». Il a évoqué un arrêt de la CJUE dans lequel les zones du Sahara occidental étaient considérées comme annexées. Lechte, qui est également président du sous-comité des Nations Unies au Bundestag, a également rappelé le processus de l'ONU. « Même après que Trump ait reconnu unilatéralement le Sahara occidental comme territoire marocain, l'Allemagne a convoqué une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le sujet du Sahara. Et cela n'était bien sûr pas dans l'intérêt du Maroc. Le Maroc aimerait beaucoup que l'Union européenne et l'Allemagne reconnaissent simplement les mesures de Trump. Mais nous comptons toujours sur le processus de l'ONU », a déclaré Lechte. On le voit bien c'est un autre son de cloche tout autant hostile que tendancieux que les propos recueillis par Hespress à la mi-janvier de l'ambassadeur d'Allemagne à Rabat, Götz Schmidt-Bremme. Le représentant diplomatique avait déclaré que l'approche américaine diffère de celle allemande ou européenne, indiquant cependant qu'il voit l'initiative d'autonomie comme une solution réaliste et pratique, ajoutant à cet égard qu'« il est difficile de trouver une solution plus réaliste et plus fiable », que ce projet proposé par le Maroc. Depuis le vent a semble-t-il tourné.