Le président algérien a réservé un accueil chaleureux à l'ambassadrice allemande dans son pays, dans une tentative de se prévaloir du gel des relations entre le Maroc et l'Allemagne. En plein crise diplomatique entre le Maroc et l'Allemagne, l'Algérie ne ménage pas d'efforts pour en tirer profit. Le président algérien Abdelmajid Tebboune n'a pas hésité à recevoir l'ambassadrice de la République fédérale d'Allemagne dans son pays Elisabeth Wolbers. Comme d'habitude, le dossier du Sahara a été évoqué, l'Agence de presse algérienne a tenu à faire valoir ostensiblement la position de l'Allemagne vis-à-vis du conflit. "L'Allemagne plaide en faveur d'une solution sur la base du droit international dans le cadre du processus des Nations Unies, exprimant son souhait de voir bientôt la désignation d'un nouvel Envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental afin de redynamiser le processus", a déclaré l'ambassadrice allemande. Cette position reste partagée par l'Union Européenne qui reste attachée au processus onusien. Pourtant, plusieurs pays telle que la France reconnaissent la crédibilité et le réalisme du plan d'autonomie présenté par le Maroc comme unique solution à ce différend régional qui dure depuis plus de quarante-cinq ans. Il semble que la réception présidentielle de l'ambassadrice allemande à ce moment précis n'est pas fortuite, l'Algérie est bien consciente de l'opportunité que lui offre la suspension des contacts entre le Maroc et l'ambassade d'Allemagne à Rabat. Le voisin de l'Est s'en est aussitôt prévalu et ne ménagera pas ses efforts pour pousser le gouvernement d'Angela Merkel à prendre des positions hostiles au Maroc dans l'affaire du Sahara. Pourtant, la position du Maroc reste confortable sur la scène internationale, le Royaume peut toujours compter sur le soutien américain, sachant que la nouvelle administration de Joe Biden a maintenu la proclamation présidentielle reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Rappelons que le ministère marocain des Affaires étrangères a suspendu tout contact avec la mission diplomatique allemande au Maroc, pour plusieurs raisons dont les positions allemandes sur la question du Sahara, jugées hostiles. L'Allemagne a été parmi les pays contestataires de la décision de Donald Trump, et n'a pas hésité à appeler à une réunion du Conseil de Sécurité à ce sujet. S'ajoute à cela l'exclusion du Royaume du sommet de Berlin sur la Libye, et l'ingérence de quelques fondations allemandes dans les affaires internes du pays.