L'ancien bâtonnier Mohamed Ziane est sur le point d'être éjecté de son siège à la tête du Parti Marocain Libéral (PML) ce samedi, après l'élection d'un nouveau secrétaire général, et c'est Isaac Charia, qui devrait lui succéder. Après les fracassantes sorties médiatiques du fondateur du parti, qui lui ont valu un procès intenté par le département d'Abdelouafi Laftit, le PML s'apprête à rompre définitivement avec son patron en poste depuis 2002, date de création de la formation. Déjà écarté depuis le 26 décembre, date à laquelle le parti a tenu une session extraordinaire de son conseil national, Mohamed Ziane va se retrouver remplacé contre son gré. Dans une vidéo, il avait pourtant annoncé son intention de se présenter aux prochaines élections législatives. Ce samedi, le Parti Marocain Libéral qui s'était détaché des propos tenus par Me Ziane, va confier les rênes de la formation politique à une nouvelle personnalité, et il y a de grandes chances que ce soit Isaac Charia, le poulain de Mohamed Ziane, et numéro 2 du parti. Isaac Charia est également avocat et a de grandes prétentions politiques, il voulait être le plus jeune chef de parti au Maroc en prenant la tête du PML. En 2014, ce dernier avait fait la Une des journaux lorsqu'il a voulu adhérer au PJD (parti d'inspiration islamiste) alors que plusieurs personnes le pensaient juif à cause de son prénom. La tenue du congrès du PML a reçu l'aval du ministère de l'Intérieur, qui poursuit en justice Mohamed Ziane. L'élection du nouveau patron du petit parti (0 siège lors des élections législatives de 2007, 2011 et 2016) doit avoir lieu dans un hôtel à Khémisset. Pour rappel, Mohamed Ziane s'est attiré les foudres du ministère de l'Intérieur mais également de la presse après s'être attaqué en premier à l'institution puis aux médias qui ne l'auraient « pas soutenu » suite à cette affaire. L'ancien bâtonnier avait publié un communiqué au nom du bureau politique de son parti dans lequel il réclamait la dissolution de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) et consacrer son budget «à des secteurs prioritaires vitaux tels que l'Education et la Santé». Le 12 janvier, le ministère de l'Intérieur a répondu en publiant un communiqué annonçant son intention de porter l'affaire en justice pour diffamation. « La décision de porter plainte reste basée sur des faits matériels clairs », indique le document qui est revenu sur une série de vidéos de M. Ziane dans lesquelles ils s'en prend à certaines institutions. Mohamed Ziane a attaqué des institutions de l'Etat en faisant propager de « fausses accusations » et des « allégations passibles de sanctions pénales » après avoir insulté des agents publics dans l'exercice de leur fonctions, indique le communiqué du département de Laftit. L'avocat ne s'est pas seulement arrêté à Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), il s'en est pris également à la presse dans une vidéo. L'Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) a réagi aux propos de Mohamed Ziane en les qualifiant de « graves et insultants » et les a condamnés « avec la plus grande fermeté ces propos ». De son côté, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), a rejeté toute tentative « d'impliquer des journalistes dans des conflits qui leur sont étrangers », dans un communiqué. Tout en se disant « surpris par l'implication de tous les journalistes et journalistes marocains dans des litiges qui ne les concernent pas, et sont liés à des comptes dont ils ignorent la nature et les vraies parties prenantes», le SNPM a affirmé son rejet « de toutes les formes de diffamation, d'abus et d'atteinte à la vie privée des particuliers ».