Le francophone, Antony Blinken nommé par Joe Biden pour occuper le poste incontournable de secrétaire d'Etat à la place du républicain Mike Pompeo, est un pur produit de l'establishment diplomatique américain. Ce démocrate, 58 ans, a construit sa carrière dans le droit puis, en politique. Il a travaillé pour la commission des Affaires étrangères du Sénat lorsque Joe Biden en était membre. Puis a collaboré avec Susan Rice, ex-ambassadrice des Etats-Unis à l'Onu, au Conseil de sécurité nationale, deux ans durant de 2013 à 2015. Il rejoint ensuite l'administration Obama en tant qu'adjoint au secrétariat d'Etat, de 2015 à 2017. Il est également, le conseiller de longue date du président Joe Biden. Lors de son audition à la Chambre Haute, mardi 19 janvier, Antony Blinken a donné un aperçu de ses intentions en tant que futur chef de la diplomatie américaine. Dès l'ouverture du délicat exercice de confirmation devant les Sénateurs, il a déclaré son aspiration à « revigorer » les alliances « dénigrées » par Donald Trump, tout en identifiant ses adversaires sur la scène internationale. La Russie, la Corée du Nord, et la Chine. Il a même reconnu devant les sénateurs que Donald Trump avait « eu raison d'avoir une position plus ferme face à la Chine », particulièrement sur les accusations pesant sur l'Empire du milieu au sujet de la persécution des Ouïgours. « Ensemble, nous sommes en bien meilleure posture pour contrer les menaces posées par la Russie, l'Iran et la Corée du Nord et pour défendre la démocratie et les droits humains. Le leadership américain compte encore ». En rupture avec Trump, il prônera la solution à deux Etats quant au conflit israélo-palestinien, le retour dans l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien à la condition que "l'Iran revienne dans les clous". Puis de poursuivre, « Renouer avec des alliés, notamment européens, bousculés par quatre années de présidence Trump est une des principales priorités de Joe Biden en politique étrangère ». Le prochain secrétaire d'Etat américain a, toutefois, reconnu que chez le président républicain sortant, tout n'était pas à jeter notamment ses positions fermes vis-à-vis de la Chine et les Accords d'Abraham (Israël, Emirats arabes unis, Bahreïn, Maroc et Soudan). Mais pour autant, Antony Blinken a promis de prôner une diplomatie à l'opposé de celle de Donald Trump. Face au comité des relations étrangères du Sénat, Antony Blinken, a souligné que le soutien américain à Israël est une question tabou et inviolable pour Joe Biden, et donc que les « accords d'Abraham » étaient une bonne chose sur laquelle on doit se baser pour conjuguer le futur dans la région MENA. Il a qualifié les Accords d'Abraham de développement absolument positif. Toutefois, il a nuancé en évoquant l'impératif d'en examiner attentivement les contenants et ententes de certains engagements pris pour inciter des pays à normaliser leurs relations avec Israël. « Il y a certains engagements qui ont été signés dans le but d'inciter ces pays à normaliser leurs relations avec Israël que nous devrions, à mon avis, examiner attentivement. J'espère que la Commission est cet avis », ajoutant que le travail accompli à cet effet est à applaudir. La marocanité du Sahara ne devrait pas être remise en question, le nouvel hôte de la Maison Blanche ayant accueilli chaleureusement la décision de la (re)normalisation des relations entre Israël et le Royaume. Pour en revenir au conflit palestinien, Antony Blinken a ajouté qu'il n'y avait pas de raison pour les Etats-Unis de ne pas maintenir leur représentation diplomatique (Ambassade) à Al-Qods. Cependant a ajouté le futur « number one » de la diplomatie américaine, les Etats-Unis sous l'ère Biden seront favorables à la solution à deux Etats, à la réouverture du bureau de l'OLP à Washington (fermé par Trump) et à rouvrir les vannes de l'aide financière à l'Autorité palestinienne, gelée également par l'administration sortante. A la fin de l'audience de 4 heures et demie, le sénateur démocrate Bob Menendez, le nouveau président du comité, a déclaré qu'il espérait que le Sénat confirmerait Blinken le plus rapidement possible. Le sénateur républicain Jim Risch, le président sortant, l'a également félicité. Au regard que rien n'indique que Blinken aurait du mal à être confirmé lundi prochain par le Sénat. Tout au long de l'audience, il a reçu des éloges de la part des sénateurs démocrates et républicains.