Suite à l'irruption des partisans du président américain Donald Trump au Capitole, la situation s'est retournée contre le locataire de la Maison Blanche. Lâché par plusieurs de ses soutiens, critiqué par les dirigeants du monde, Donald Trump, à quelques jours de l'investiture de Joe Biden, devra « redorer » son image. Il a été le président américain le plus haut en couleurs, le plus insolite, et certainement pas le plus ennuyeux de l'Histoire des Etats-Unis. Le 45ème président américain, le républicain Donald Trump aura marqué l'Amérique et le monde sur plusieurs niveaux. Mais malgré un bilan plutôt positif, l'image du milliardaire a été ternie ces derniers jours par deux choses. La première étant son refus de reconnaitre sa défaite devant le démocrate Joe Biden, et la seconde, les violences de ses partisans au Capitole. Des violences qu'ils n'aura pas orchestrées mais dont il a endossé la responsabilité. Les accusations tombent Alors qu'il a appelé indirectement ses partisans à se diriger vers le Congrès pour montrer leur refus de voir Joe Biden futur président au moment où l'élection de ce dernier devait être certifiée, un groupe de ses partisans violents sont entrés au sein du Capitole forçant les députés à se retrancher dans des salles pour se protéger. Les images de cette irruption ont fait le tour du monde et scandalisés les dirigeants des puissances mondiales. « Je condamne sans réserve le fait d'encourager des personnes à se comporter de manière honteuse comme elles l'ont fait au Capitole », a dénoncé le chef de gouvernement britannique Boris Johnson avec qui Donald Trump entretenait de bonnes relations. « Toute ma vie, l'Amérique a représenté des choses très importantes: une idée de la liberté et une idée de la démocratie », a-t-il dit. « On a tous été choqués de voir des extrémistes incités par le président à agir avec autant de violence pour saccager le capitole à Washington », a déclaré de son côté Justin Trudeau, le chef du gouvernement canadien. « Je pense qu'on a tous vu ce que le président a dit, on a tous vu les scènes horrifiantes d'une foule violente qui voulait renverser les institutions démocratiques aux Etats-Unis », a-t-il ajouté, condamnant directement le président américain. Une réaction tardive de Trump Face aux critiques acerbes des dirigeants mondiaux et même de ses proches collaborateurs dont des ministres qui ont démissionné seulement quelques jours avant avant la fin du mandat du président, Donald Trump a été obligé de réagir sur les réseaux sociaux pour se déculpabiliser. Jeudi, il s'est dit « scandalisé par la violence, l'anarchie et la pagaille » commises par ses partisans la veille. « A ceux qui ont commis des actes de violences ou de destruction, vous ne représentez pas notre pays. Et à ceux qui ont enfreint la loi, vous paierez », a-t-il déclaré dans une vidéo. Mais ces déclarations n'auront pas suffit, elles seraient arrivées trop tard pour certains. Pour Joe Biden, le président élu, ce jour là, « était à mes yeux l'un des jours les plus sombres de notre Histoire », a-t-il affirmé en qualifiant ces personnes de « terroristes ». Cinq décès liés à cette journée ont été enregistrés, dont un policier ayant succombé ses blessures après avoir été frappé par un extincteur à la tête, une partisane abattue par la police, et trois personnes mortes avant l'entrée au Capitole. Une rupture consommée Après avoir supprimé plusieurs de ses tweets, le réseau social Twitter, son réseau social préféré, a décidé de supprimer définitivement le compte de Donald Trump pour prévenir de « nouvelles incitations à la violence ». Twitter a également supprimé 70.000 comptes pro-Trump. De leur côté, Facebook et d'autres réseaux sociaux suspendu pour une durée indéterminée le profil du président. Ces mesures ont été très critiquées par la classe politique qui jugent que les réseaux sociaux n'ont pas le droit de réguler l'espace politique. Le camp démocrate n'a pas attendu pour achever le réputation du chef de la Maison Blanche en lui infligeant une deuxième procédure d'Impeachment, qui pourrait marquer la réputation du président à jamais. Le cheffe des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi, qui affiche son désaccord avec le président républicain depuis son entrée en fonctions, a appelé le Vice-président Mike Pence à activer le 25ème amendement de la Constitution contre M. Trump pour le démettre. Les démocrates se sont empressés de déposer une résolution exhortant Mike Pence d'agir. « Ce matin, j'ai parlé avec le chef d'état-major américain Mark Milley pour discuter des précautions disponibles afin d'éviter qu'un président instable ne lance des hostilités militaires ou accède aux codes de lancement et ordonne une frappe nucléaire », a écrit la présidente de la Chambre des représentants dans une lettre à son groupe parlementaire, qualifiant le président de « déséquilibré ». Fin de mandat mouvementée A présent que le Congrès se dirige vers une procédure de destitution, Donald Trump n'a plus que quelques options devant lui pour terminer son mandat sereinement. Lundi, il a rencontré son Vice-président Mike Pence dans le bureau Ovale pour se mettre d'accord sur leur point de vue. Alors que son mandat doit prendre fin officiellement le 20 janvier, Donald Trump n'est pas assuré d'arriver à cette date. En tous les cas, il terminera son mandat avec beaucoup de chahuts causés par les démocrates et lui, ne démissionnera pas. Pour redoser son image, quelques coups d'éclats sont possibles, notamment une possible visite au mur construit au sud du pays vers le Mexique, l'un de ses projets phares. Donald Trump pourrait adresser un message vidéo pour faire le bilan de son mandat, mais sans son compte Twitter, cela n'aurait pas autant d'impact. Donner une interview exclusive de fin de mandat pourrait également s'avérer une option intéressante pour lui. Le soutien international des dirigeants mondiaux est une option à écarter et, Donald Trump pourrait également faire profil bas en espérant que les perturbations se tassent, mais connaissant sa personnalité cette option à peu de chances de se produire. Enfin, Donald Trump qui avait annoncé qu'il ne sera pas présent lors de la cérémonie d'investiture de Joe Biden, pourrait créer la surprise en acceptant finalement de reconnaitre sa défaite.