Bank Al Maghrib a annoncé, mardi 15 décembre, une contraction de 6,6% de l'économie marocaine d'ici la fin de l'année 2020, et 7,7% de déficit budgétaire, dans ses prévisions. Lors de son dernier conseil de politique monétaire de l'année 2020, Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé les grandes lignes de ses prévisions économiques pour le Maroc. Selon l'institution monétaire, l'économie marocaine devrait connaitre une contraction de 6,6% pour 2020, avant de rebondir de 4,7% en 2021 et de 3,5% en 2022. « Pour l'ensemble de l'année 2020, l'économie nationale accuserait une contraction de 6,6%, avec un repli de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,6% de celle non agricole », indique BAM dans un communiqué sanctionnant les travaux de la dernière réunion trimestrielle de son conseil pour cette année. Le Conseil s'est penché sur l'inflation qui a connu une augmentation dès le mois d'août. Fin 2020, BAM estime qu'elle devrait se nicher vers 0,7% puis rester stable en 2021 et connaitre une hausse à 1,3% en 2022. « Cette évolution est en lien notamment avec l'amélioration prévue de la demande intérieure », explique BAM. En termes d'import/export, selon les prévisions du Conseil, le déficit du compte courant devrait être quasi stable à 4,2% du PIB en 2020, les exportations devraient enregistrer une hausse, même chose pour les importations notamment en matière d'achats d'équipement et un alourdissement de la facture énergétique suite à la hausse prévue des cours internationaux du pétrole. Quant aux transferts des Marocains résidents à l'étranger (MRE), le Conseil note une stabilité à 65,8 milliards de dirhams en 2020, et une consolidation à 70 milliards puis à 71,4 milliards pour les deux années suivantes. Les recettes générées par les voyages reprendront graduellement mais resteront inférieures aux 78,8 milliards de dirhams générés en 2019. Concernant leur évolution, BAM table sur 29 milliards en 2020 à 49,9 milliards en 2021 et 72 milliards en 2022. Ainsi, les prévisions indiquent que le déficit du compte courant s'allégerait à 3,3% du PIB en 2021 et s'établirait à 3,9% en 2022. Après une baisse de 2,3% du PIB en 2020 en termes d'opération financières, les investissements directs étrangers (IDE) devraient connaitre une amélioration les prochaines années de l'ordre de 3,1% du PIB par an. Concernant le déficit budgétaire du pays en 2020, BAM estime qu'il va atteindre les 7,7% du PIB d'ici la fin de l'année, et en prenant en compte la loi de finances 2021, tout en tablant sur une poursuite de la mobilisation des financements spécifiques, le Conseil estime que le déficit pourrait atteindre les 6,5% du PIB en 2021 et 6,4% en 2022. De son côté, la dette directe du Trésor devrait augmenter ostensiblement, en hausse de 11 points du PIB à 76% au terme de 2020 et devrait atteindre 79,3% du PIB à fin 2022.