L'ancien magnat de l'automobile Carlos Ghosn a été détenu au Japon « arbitrairement », selon le Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire. Selon les experts, sa privation de liberté viole plusieurs articles de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Le Japon avait emprisonné l'ancien patron de Renault-Nissan-Mitsubishi dans des conditions très peu clémentes révélant au monde entier le système judiciaire de ce pays qui ne permet presque jamais aux accusés de s'en sortir. Carlos Ghosn avait réussi à fuir le Japon dans une opération encore mystérieuse jusqu'à aujourd'hui pour rejoindre le Liban, pays dont il a la nationalité et qui n'a pas signé d'accord de coopération judiciaire pour l'extrader. Selon un document publié le 20 novembre, rédigé par un groupe d'experts indépendants, « la privation de liberté de Carlos Ghosn du 19 novembre 2018 au 5 mars 2019 et du 4 au 25 avril 2019, en violation des articles 9, 10 et 11 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et des articles 9, 10 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, était arbitraire ». Les experts qui ne s'expriment pas pour les Nations unies tirent leurs conclusions seulement à partir des conditions dans lesquelles Carlos Ghosn a été détenu au Japon, ils ne s'intéressent pas aux accusations portées à son encontre. Ils estiment en ce sens, que l'ancien magnat de l'automobile doit être indemnisé pour le préjudice qu'il a dû subir. « Compte tenu de toutes les circonstances de l'affaire, la réparation appropriée serait d'accorder à M. Ghosn un droit exécutoire à une indemnisation et à d'autres réparations, conformément au droit international ». Les experts estiment en outre que les conditions de liberté sous caution imposée à Carlos Ghosn, « semblent avoir été exceptionnellement strictes, en particulier l'interdiction, pendant la deuxième période de mise en liberté sous caution, de tout contact avec son épouse, autrement que par l'intermédiaire de ses avocats, sans autorisation préalable du tribunal et pour une durée indéterminée ». La justice japonaise avait en effet imposé des conditions des plus strictes à Carlos Ghosn, estimant qu'il ne devait avoir aucun contact extérieur car ses moyens financiers lui permettraient de fausser des informations ou changer le cours de l'enquête. Les démêlés avec la justice nippone visant Carlos Ghosn ont été déclenchés après des accusations de minoration de ses revenus entre 2010 et 2015. Les jupes japonais avaient accepté sa remise en liberté sous caution avant de se rétracter quelques jours plus tard.