Le président français Emmanuel Macron doit se rendre jeudi 5 novembre à la frontière franco-espagnole au col du Perthus, pour renforcer le contrôles aux frontières, sur fonds de l'attaque de Nice. Le chef d'Etat français doit effectuer ce déplacement dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine et contre le terrorisme, a indiqué l'Elysée. Il sera accompagné du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et du secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes Clément Beaune, indique la même source. Après l'attaque de Nice qui a été perpétrée par un Tunisien entré illégalement sur le territoire français à travers l'île italienne de Lampedusa, le chef d'Etat français entend renforcer les contrôles aux frontières terrestres de la France, notamment avec l'Espagne d'où arrivent des migrants en provenance des pays d'Afrique du Nord. Lors de sa visite, Emmanuel Macron sera attendu à un point de contrôle frontalier de véhicules et au Centre de coopération policière et douanière (CCPD) du Perthus. Après trois attaques terroristes récentes en France, les autorités entendent renforcer l'arsenal juridique institutionnel et sécuritaire contre la menace extrémiste islamiste. Plusieurs associations ont été dissoutes, au moins une centaine d'étrangers fichés pour terrorisme seront renvoyés dans leur pays d'origine, et une loi sur les séparatismes religieux doit être votée en décembre. Emmanuel Macron souhaite également développer la coopération européenne dans le renseignement et la lutte contre le terrorisme. Il doit s'entretenir avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz dont le pays a récemment connu une attaque terroriste également, pour discuter des moyens de renforcer cette lutte commune. Alors qu'il se dit accusé par le Financial Times de « stigmatiser, à des fins électorales, les Français musulmans, pire, d'entretenir un climat de peur et de suspicion à leur égard » dans un article publié lundi puis retiré, le chef d'Etat français a publié une tribune sur le quotidien en affirmant que « la France se bat contre le séparatisme islamiste, jamais contre l'islam ». « Je ne laisserai personne affirmer que la France, son Etat, cultive le racisme vis-à-vis des musulmans », a-t-i-il indiqué ajoutant « nous n'avons pas besoin que des articles de journaux cherchent à nous diviser ». Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, est attendu en fin de semaine en Algérie et en Tunisie pour rencontrer des responsables sécuritaires de ces pays dans le cadre de la lutte du terrorisme. Il présentera aux autorités de ces pays une liste de leurs ressortissants en situation irrégulière et soupçonnés de radicalisme pour les expulser.