Un communiqué du Cabinet Royal avait annoncé, mardi, la décision de l'Etat des Emirats arabes Unis d'ouvrir un consulat général dans la ville de Laâyoune, dans les provinces du Sud du Royaume. Ce pas a été salué par le Roi Mohammed VI comme une «importante décision historique en soutien à l'intégrité territoriale du Royaume sur cette partie de son territoire, surtout que les Emirats avaient pris part à la Glorieuse Marche Verte». Cette décision incarne la position constante des Emirats «dans la défense des droits légitimes et des causes justes du Maroc, et son soutien immuable au Maroc dans les différents foras régionaux et internationaux», a également mis en avant le Souverain. L'ouverture de la représentation diplomatique des Emirats dans la ville de Laâyoune, a de même été saluée par la classe politique et le peuple marocains, et largement relayée dans la presse internationale. Pour Tajeddine El Husseini, professeur de droit international et expert en relations internationales, «cette décision est historique pour les relations entre les deux pays, car vient renforcer davantage des liens déjà bien ancrés dans l'histoire, des relations de fraternité mais également de coopération fructueuse». «Il ne faut pas oublier non plus que l'Etat des Emirats a pris part à la marche verte, à laquelle avait appelé Hassan II pour récupérer une partie du territoire marocain, injustement spoliée», rappelle l'expert. Et de soutenir qu'«aujourd'hui, quand les Emirats arabes unis prennent cette décision en faveur de l'intégrité territoriale du Royaume, une première dans le monde arabe, cela ouvre de nouvelles et prometteuses perspectives dans la coopération bilatérale, à divers niveaux». En effet, l'ouverture de cette représentation diplomatique à Laâyoune, permettra d'élargir les horizons de la coopération économique, mais aussi plusieurs autres domaines d'intérêt commun, à la faveur d'une revitalisation des liens, séculaires et étroits, entre les deux pays, souligne-t-il encore. Ceci est d'autant plus vrai que les opportunités d'investissement dans les provinces du sud sont énormes et prometteuses, note Tajeddine El Husseini. Pour notre interlocuteur, «cette décision vient aussi confirmer, si besoin est, le sérieux et la crédibilité de l'initiative marocaine d'autonomie dans les provinces du Sud». Il rappelle à cet égard qu'outre les Emirats, une quinzaine de pays africains ont également décidé d'ouvrir des consulats à Dakhla comme à Laâyoune, «ce qui est en soi une consécration de la dynamique et l'offensive diplomatique entreprise par le Maroc qui a opté pour l'établissement de sa souveraineté sur ses terres à travers un consensus international, en attendant un règlement définitif de ce conflit artificiel dans le cadre onusien». L'expert fait observer en ce sens que «c'est le Maroc qui a inscrit la question du Sahara dans l'agenda du Comité spécial de la décolonisation de l'ONU en 1965, c'est encore lui qui a récupéré ses terres dans un processus progressif qui a commencé par ses provinces du Nord pour arriver à Tarfaya en 1959, puis à Laâyoune en 1969, pour parvenir à la libération de son Sahara en 1975». «Sur différents plans, le Sahara a de tout temps été le prolongement du territoire marocain, et partant, nul ne peut entraver ou changer ce processus», dit-il. En termes de relations internationales, l'ouverture d'un consulat général dans un pays est une reconnaissance de sa souveraineté sur ce territoire, explique notre expert, qui souligne que cela est clairement stipulé dans le droit international, notamment la convention de Genève de 1963. De fait, l'ouverture par pas moins de 15 pays de consulats dans les provinces du Sud, est une reconnaissance claire par ces Etats de la souveraineté du Royaume sur ces territoires. «Cette même souveraineté, conclut-il, qui est indiscutable et ne peut en aucun cas être reniée».