Six officiers militaires russes, actuels et anciens, ont cherché à perturber par le piratage informatique les élections françaises, les Jeux olympiques d'hiver et les hôpitaux et entreprises américains, selon un acte d'accusation du ministère de la Justice des Etats-Unis non scellé lundi. Il détaille les attaques destructrices sur un large éventail de cibles et implique la même unité du Kremlin qui est intervenue dans les élections américaines de 2016. Aucun des six accusés n'est actuellement en détention, mais l'acte d'accusation déposé devant le tribunal fédéral de Pittsburgh, est adressé à ces officiers de l'agence militaire russe connue sous le nom de GRU, dans des hacks qui, selon les procureurs américains, visaient à promouvoir les intérêts géopolitiques du Kremlin et à se venger de ses ennemis présumés. Les attaques ont trait à des attaques contre le réseau électrique ukrainien, une opération de piratage et de fuite dirigée contre le parti politique du Président Emmanuel Macron dans les jours ayant précédé l'élection de 2017 et des agissements pour punir les organisateurs des JO qui avaient interdit des athlètes russes d'y participer pour dopage et pour empêcher une enquête sur l'intoxication par un agent neurotoxique présumé d'un ancien espion russe et sa fille. L'acte d'accusation de 50 pages détaille les attaques destructrices sur un large éventail de cibles et implique la même unité du Kremlin qui est intervenue dans les élections américaines de 2016. Il donne des détails sur les hacks qui, dans certains cas, avaient déjà fait l'objet d'une attention particulière pour les ravages qu'ils avaient causés. La controverse connue sous le nom de « Macron Leaks », par exemple, était la fuite de plus de 20 000 e-mails liés à la campagne de Macron lors des élections de 2017 dans les jours précédant sa victoire. L'implication de bots a soulevé des questions sur l'implication possible de Vladimir Poutine et du gouvernement russe. Les fuites, qui ont attiré l'attention des médias en France, ont été partagées par WikiLeaks et plusieurs militants de la droite alternative sur Twitter, Facebook et autres. Cependant l'accusation n'inculpe pas les suspects russes pour ingérence dans les élections américaines, bien que les officiers fassent partie de la même unité de renseignement militaire qui, selon les procureurs, a interféré dans l'élection présidentielle américaine de 2016 en piratant des comptes de messagerie démocrates. L'un des six accusés dans l'affaire annoncée lundi faisait partie des officiers du renseignement militaire russes accusés de piratage dans l'enquête de l'avocau spécial Robbert Mueller sur l'ingérence électorale russe. Le tribunal fédéral de Pittsburgh, accuse également les pirates d'avoir détruit en 2017 des logiciels malveillants qui ont paralysé des ordinateurs dans le monde entier, y compris dans un hôpital de Pennsylvanie et une société pharmaceutique. Le complot criminel allégué par le ministère de la Justice permet aux procureurs d'inclure des allégations de victimes qui ne sont pas basées aux Etats-Unis. « Aucun pays n'a armé ses cyber-capacités de manière aussi malveillante et irresponsable que la Russie, causant gratuitement des dommages collatéraux sans précédent pour rechercher de petits avantages tactiques comme des accès de dépit », a déclaré le procureur général adjoint John Demers, le plus haut responsable de la sécurité nationale du ministère de la Justice, lors d'une conférence de presse concernant cette affaire.