A travers un séminaire interactif organisé par Hespress sur la protection juridique des enfants, les militants des droits humains ont appelé à modifier l'arsenal juridique pour protéger les enfants au Maroc, après la multiplication d'odieux assassinats, crimes de viol et attentats à la pudeur et autres délits perpétrés l'encontre des enfants dans le Royaume. Ces phénomènes sociétaux ont suscité émoi, colère, indignation et consternation parmi la population qui avait manifesté ses ressentiments à travers la toile, les médias et sur le terrain à travers des manifestations. Notant la contribution d'autres, comme ceux de sorcellerie à la propagation de ces phénomènes sociétaux, Ibrahim Rizkou, responsable de la branche de l'Association marocaine des droits de l'homme à Zagora, dans ce contexte, a affirmé que « les motifs du crime d'enlèvements d'enfants sont connus dans la région de Zagora. Les rapts d'enfants (« zouhris ») le sont à des fins de pratiques de sorcellerie et de satanisme pour la recherche de trésors », faisant référence à « l'affaire de Souad qui en avait fait les frais en 2017 » victime de la mafia des extracteurs de trésors dans la région Rizkou a ajouté : « Il y a d'autres enfants disparus à dans les environs de la ville ». Aussi, a-t-il appelé à une « enquête approfondie afin de lutter contre de telles dérives ». Notant au passage « le grand fossé qui sépare les lois à ce propos et leur application sur le terrain ». L'auteur présumé du meurtre de la petite Naima serait un fkih qui s'adonnait à ces pratiques. Même jugé, il ne le sera que pour meurtre et non pour pratiques sataniques. « Dans le cas de Naima, a poursuivi Rizkou, on parle d'une zone marginale qui vit toutes sortes de misères, ce qui double les souffrances de la population, les ignorer c'est ne pas leur donner la valeur humaine qu'elles méritent », soulignant que « l'Association marocaine des droits de l'homme avait fait part de ce phénomène de sorcellerie au parquet en 2017, notamment avec l'affaire du Dossier de la petite Souad ». Pour sa part, Maître Meriem Jamal Al-Idrisi, avocate au barreau de Casablanca, a souligné « il n'y a pas de texte légal et qu'il y des décalages entre la plainte et son traitement comme dans le cas de celui sécuritaire dans le dossier d'Adnan, par exemple, « A tel point que l'auteur a pu réaliser son forfait odieux, non seulement en violant l'honneur de l'enfant, mais en plus en tuant et l'enterrant ». en évoquant explicitement une période de 4 heures. Maître Meriem Jamal Al-Idrisi a ensuite ajouté : « Il existe une convention internationale sur les droits de l'enfant, et même des lois nationales défendant la protection juridique des enfants », soulignant « le parquet doit agir en cas d'enlèvement d'enfants dès qu'il a connaissance de la nouvelle, car attendre est considéré comme une négligence ». De son côté » Najat Anwar, militante des droits de l'homme et fondatrice de « Touche pas à mon enfant » s'est transposé vers l'international en comparaison et, a expliqué que « l'Amérique du Nord et le Canada ont un mécanisme d'alerte aux enlèvements, par lequel l'avocat du roi donne les informations sur l'enfant disparu aux médias, qui sont chargés de publier ses photos toutes les heures, ce qui contribue à retrouver les disparus en quelques heures ». La présidente de « Ma Tqish Weldi » a souligné que « le mécanisme a donné des résultats positifs, car plus de 90% des enfants kidnappés sont retrouvés, et généralement en bonne santé », ajoutant : « Nous avons appelé à la mise en place du mécanisme au Maroc depuis de nombreuses années, sachant que nombre de nos militants au Texas, sont prêts à transférer l'expérience au Maroc, après avoir obtenu la promesse des autorités compétentes ».