Donald Trump devrait présider à la signature d'accords diplomatiques historiques entre Israël et deux pays arabes du Golfe qui pourraient annoncer un changement radical dans la dynamique du pouvoir au Moyen-Orient et lui donner un coup de pouce avant les élections de novembre. Donald Trump accueillera ce mardi à 16h GMT à la Maison Blanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre des Affaires étrangères émiratis Cheikh Abdullah bin Zayed al-Nahyan et le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn Abdullatif Al Zayani. Cette journée du 15 septembre sera historique car lors d'une cérémonie devant un parterre de 700 éminences diplomatiques (la Maison Blanche encourageant ceux qui assistent à la cérémonie à porter des masques), les Emirats arabes unis et Bahreïn deviendront d'autres Etats arabes à briser un tabou de longue date lorsqu'ils signeront des accords visant à normaliser les relations avec Israël dans le cadre d'un « réalignement stratégique » des pays du Moyen-Orient contre l'Iran. Ces accords font d'eux, les troisième et quatrième Etats arabes à prendre de telles mesures pour normaliser leurs relations depuis qu'Israël a signé des traités de paix avec l'Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994. Le rapprochement d'Israël, des Emirats arabes unis et de Bahreïn reflète leur préoccupation commune concernant l'influence croissante de l'Iran dans la région et le développement des missiles balistiques. L'Iran a critiqué les deux accords. Ces derniers ne mettront pas fin conflit israélo-palestinien mais formaliseront plutôt la normalisation des relations déjà en train de se réchauffer entre l'Etat juif et les deux pays arabes. Ils pourraient également ouvrir la voie à un rapprochement israélo-arabe plus large après des décennies d'inimitié, deux guerres et seulement deux accords de paix précédents (Egypte et Jordanie). Un haut responsable de l'administration Trump a déclaré que les documents étaient complets ou presque terminés, qu'Israël signerait des accords séparés avec chacun des Etats du Golfe et qu'ensuite les Etats-Unis se joindraient aux trois pour signer un document commun connu sous le nom d'accords d'Abraham. Bien qu'il s'agisse d'une victoire diplomatique pour un Netanyahu politiquement vulnérable, la cérémonie de signature a lieu alors qu'il fait face à des critiques en Israël pour sa gestion de la pandémie de coronavirus (verrouillage à l'échelle nationale) et à un procès pour corruption, fraude et abus de confiance qui ont conduit à de fréquentes manifestations de rue.