La crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, a mis à mal plusieurs secteurs mais également les ménages les plus vulnérables notamment ceux vivant du secteur informel. Dans une note stratégique élaborée conjointement par le Haut Commissariat au Plan (HCP), le Système des Nations unies et la Banque Mondial, qui traite de l'impact social et économique de la crise sanitaire du Covid-19, il est souligné que cette dernière " a provoqué un choc sanitaire impactant directement le marché du travail". Elle précise pareillement que les travailleurs informels sont plus vulnérables à l'appauvrissement et aux maladies et ne bénéficient pas des filets de sécurité sociale ni des systèmes de soutien nécessaires s'ils perdent leurs moyens de subsistance. Le document insiste sur la nécessité d'examiner les impacts de la crise sur le chômage, le sous-emploi, la pauvreté au travail, mais aussi l'impact différencié sur les groupes vulnérables comme les travailleurs indépendants, les travailleurs non-protégés et les personnes occupant des formes d'emploi atypiques, urbains et ruraux, notamment les jeunes et les femmes. D'autre part, la note du HCP, élaborée en juillet dernier, évoque la situation des migrants et des réfugiés au Maroc, qui ont également vécu les répercussions de la pandémie qui se sont ajoutées à leurs problèmes du quotidien au Royaume. La note estime ainsi qu'une réponse inclusive doit aussi répondre aux besoins particuliers de cette catégorie de personnes, notant qu'à l'échelle mondiale, "l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) soulignent la nécessité d'inclure les migrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile dans les réponses nationales contre la pandémie, en accordant une priorité à la coordination des interventions d'assistance directe avec une approche systémique, soutenant les autorités nationales et locales". « Au Maroc, la population enregistrée dans la base de données du HCR est, au 31 mai 2020, de 11.149 personnes dont 3.843 demandeurs d'asile et 7.306 réfugiés ayant besoin d'une protection. L'inclusion de ces populations dans les réponses nationales est primordiale pour soutenir leur résilience face à cette situation de crise, et ce, également dans l'optique de ne laisser personne pour compte en conformité avec la réalisation des ODD« . S'agissant de la femme, la note souligne qu'il est primordial de tenir compte des vulnérabilités spécifiques des femmes et d'engager les femmes dans la réponse à la crise, notant que la crise risque d'aggraver les inégalités de genre. La même soutient pareillement dans ce sens que les femmes sont plus exposées aux risques de la crise et ont également des besoins spécifiques de protection sanitaire et médicale qui ne sont pas toujours satisfaits, notamment l'équipement, la sécurité psychologique et un environnement de travail adapté, rappelant qu'au Maroc, les femmes représentent 57% du personnel médical, 66% du personnel paramédical et 64% des fonctionnaires du secteur social. Tout en mettant l'accent sur l'importance sur le rôle important de la femme dans la société Marocaine en particulier, une enquête réalisée par le HCP auprès des ménages durant la crise Covid-19 a indiqué que le temps moyen journalier alloué aux travaux ménagers au domicile (cuisine, vaisselle, linge…) est de 2h 37mn, soit 33mn de plus par rapport à une journée normale avant le confinement (40 mn en milieu urbain et 23mn en milieu rural). À cet effet, le HCP avait souligné l'importance « d'inclure les femmes dans la prise de décision et la conception des programmes de soutien, pour promouvoir l'égalité des sexes dans les mesures budgétaires, d'amortissement et de relance ». Rappelant que la femme est aussi actif dans le secteur informel tout aussi que l'homme, la note souligne qu'il est nécessaire qu'un transfert d'argent rapide soit fait pour cette catégorie de femmes soulevant que les PME, les startups ou les coopératives dirigées par des femmes ont besoin de soutien par le renforcement de leurs capacités et l'accès au marché, surtout durant les phases de restriction de mobilité, plus élevée pour les femmes.