Les associations des personnes en situation de handicap font entendre leurs voix. L'Union nationale des associations œuvrant dans de domaine du handicap mental au Maroc (UNAHM) et plusieurs structures similaires de par le royaume se sont réunies, ce mercredi 19 septembre, devant le parlement à Rabat pour manifester et réclamer leurs droits. « Vous nous avez oubliés ! », « Bassima, à cause de toi les handicapés ne partent pas à l'école ! » « Bassima, va-t-en ! », « les handicapés sont en danger ! », scandaient notamment les manifestants, dont une majorité de personnes souffrant d'handicap et leurs familles. Ils criaient leurs souffrances et leur déception et dénonçaient le mutisme mutisme du gouvernement après plusieurs sollicitations. « Aucune réponse, aucune solution n'a été apportée, comme si ces personnes n'existaient pas, comme si ce n'est pas grave s'elles s ne partent pas à l'école, c'est le sentiment qu'on a », confie à Hespress FR, Sabah Zemmama Tyal, présidente de l'UNHAM. Ph. Zainab Aboulfaraj – Hespress FR Un gouvernement aux abonnés absents Une réunion avait été tenue avec la ministre de la Famille, de la Solidarité, de l'égalité et du Développement, Bassima Hakkaoui en tant que responsable du dossier du handicap, et ses collaborateurs le 11 juillet dernier. Durant cette rencontre, l'UNAHM a pu exposer les différents problèmes liés au dossier de la subvention d'appui à la scolarité des personnes en situation de handicap, et a fait part de toutes leurs doléances urgentes quant à l'application des droits des personnes en situation de handicap. « Mais après cette réunion, Mme la Ministre n'a pas donné de réponses, et aucune solution n'a été apportée à ces problèmes », peut-on lire dans le communiqué lié au sit-in. L'UNAHM a remis à la ministre et à Saad Eddine El Othmani, chef du gouvernement, un mémorandum regroupant un ensemble de doléances et de requêtes, afin de faire avancer le dossier de la subvention d'appui à la scolarité et la question du handicap et « pour que l'application des lois en faveur des personnes en situation de handicap mental soit réelle et effective dans notre pays ». Le droit d'étudier « On revendique aujourd'hui le droit à la scolarité, ce sit-in a été organisé par l'UNHAM avec l'appui de plusieurs associations à travers tout le pays, de Berkane, de Taourirt, Meknès, Taza, Tanger. Il y a des personnes qui sont venues de très loin pour marquer leur présence et revendiquer leurs droits», a précisé la présidente de l'UNAHM, faisant remarquer que le mouvement a commencé en Juin dernier en raison de la menace qui pesait sur les personnes en situation de handicap en prévision e la rentrée scolaire. Mme Zammama Tyal confie que le retard de versement des subventions impacte certaines associations et atteint même deux à trois ans. « Il y a certaines associations qui n'ont pas pu payer leurs salariés depuis 10 mois », s'insurge-t-elle. Ph. Zainab Aboulfaraj – Hespress FR Associations d'aide aux personnes en situation de handicap fermées La situation « invivable » a mené vers le résultat que prévoyait l'UNAHM. « Plusieurs associations n'ont pas pu ouvrir, plusieurs encadrants ont quitté leur travail pour aller travailler ailleurs, dans un autre domaine. Alors que le domaine du handicap est appauvri en professionnels. Plusieurs mamans ont dû quitter leur travail pour prendre soin de leur enfant parce qu'ils n'a pas pu être scolarisé», déplore Sabah Zemmama Tyal. Enfin, cette dernière rappelle qu'il existe plusieurs textes de loi « mais ils ne sont pas appliqués ». Le dernier en date remonte à 2013, le projet de loi-cadre 97-13. « Il n'y a aucun décret d'application depuis », regrette la présidente de l'UNAHM. Le sit-in de ce mercredi 19 septembre n'est que le premier d'une longue série. Le prochain aura lieu le 26 septembre même heure, même endroit.