Un ancien commentateur politique proche de la junte birmane a été condamné à sept ans de prison pour avoir critiqué sur Facebook la dirigeante Aung San Suu Kyi « donnant aux gens des idées fausses sur elle ». Ngar Min Swe a été reconnu coupable, mardi 18 septembre, de « sédition ». Selon un porte-parole du tribunal, il « a publié des posts abusifs sur Facebook contre la Conseillère d'Etat Aung San Suu Kyi, donnant aux gens des idées fausses sur elle ». Le commentateur était connu depuis des années pour ses prises de position contre l'ancienne dissidente, Aung San Suu Kyi, au pouvoir depuis début 2016. Sur Facebook, il s'est notamment emporté contre le fait que durant sa visite en 2014 le président américain d'alors Barack Obama avait embrassé Aung San Suu Kyi, dénonçant son accolade comme un outrage à la culture birmane, très pudique. Aung San Suu Kyi apparaît sur les photos de l'époque très gênée, et l'histoire avait fait couler beaucoup d'encre dans ce pays d'Asie du Sud-Est très conservateur. « Obama est venu deux fois. Donald Trump pas encore. Attendez-vous à un baiser… Venez avant 2020 », écrit-il notamment. En 2020, des élections législatives risquent de remettre en jeu la domination du parti d'Aung San Suu Kyi au Parlement. Selon les commentateurs politiques, le parti des anciens dirigeants de la junte pourrait bien créer la surprise. Cette affaire survient alors que la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi est empêtrée dans la gestion de la crise des Rohingyas, dénoncée par l'ONU comme un génocide par l'armée birmane. Ce « verdict sévère et injuste », ainsi que celui prononcé à l'encontre des deux journalistes de Reuters condamnés à la prison après leur enquête sur un massacre de Rohingyas, questionnent sérieusement l'indépendance de la justice dans le pays.