Le prix le plus prestigieux des droits de l'Homme a été retiré à Aung San Suu Kyi par l'ONG Amnesty International. Cette dernière accuse la lauréate du prix Nobel de la Paix de passivité face aux atteintes auxquelles fait face la minorité musulmane des Ronhingyas. Le parti de la dirigeante birmane réagit. Au lendemain du retrait du prix à la dirigeante Birmane, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) parle d'une pression internationale. Complot des pro-Rohingyas ? « Ces retraits de prix portent atteinte non seulement à la dignité d'Aung San Suu Kyi mais aussi aux membres de notre parti et à tous ceux qui ont participé à la révolte démocratique contre la junte au pouvoir en Birmanie pendant des décennies », a déclaré Myo Nyut, porte-parole du parti. Et d'ajouter qu'il s'agit d'un complot d'organisations en connivence avec les Rohingyas qui aspirent à semer la zizanie dans le pays. Aung San Suu Kyi n'est plus désormais la championne du combat pour la démocratie, comme elle est restée « muette » au sujet des violations des droits de la minorité des Rohingyas,. La dirigeante a jusque là gardé le silence et ne s'est pas exprimée au sujet du retrait de sa consécration. Un silence inconcevable pour Amnesty International, qui dénonce aussi bien la passivité d'Aung San que les violences auxquelles sont en butte ces personnes de confession musulmane depuis l'arrivée de la prix Nobel de la Paix à la tête du gouvernement. Pour rappel, plusieurs autres prix ont été retirés à Aung San Suu Kyi, en plus du prix Amnesty qui lui a été retiré ce lundi 12 novembre, Glasgow, Edimbourg et Oxford lui ont retiré les titres de citoyenne d'honneur, ainsi que le musée de l'Holocauste de Washington qui lui a enlevé le prix Elie Wiesel. En septembre déjà, le gouvernement canadien avait appuyé la décision à l'unanimité de révoquer la nationalité canadienne donnée à titre honorifique à la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi à cause de son silence sur le génocide des Rohingyas. Les députés canadiens ont tous voté la motion de retrait de nationalité à celle qui a été souvent comparée à Nelson Mandela pour leur lutte commune en faveur de la liberté de leur pays. Le Canada lui reproche de n'avoir jamais prononcé mot dans la défense des Rohingyas ou en dénonçant l'armée qui tient les rênes du pays. Une semaine auparavant, la chambre des communes au Canada avait adopté une motion pour qualifier les crimes commis contre les Rohingyas de « génocide ». Depuis quelque temps, Aung San Suu Kyi fait face à des accusations, plus en plus virulentes, d'être devenue «la porte-parole des militaires birmans».