Depuis plusieurs semaines, des manifestations n'ont de cesse d'être organisées presque au quotidien en Palestine dans la bande de Gaza gouvernée par le Hamas, depuis 2007. Les Palestiniens battent pavé pour protester contre le plan de Trump pour le Proche-Orient. Celui-ci prévoit la création d'un Etat palestinien sur un territoire restreint et morcelé et l'annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée. Le Hamas a prévenu qu'une annexion par Israël de pans de la Cisjordanie occupée ne serait ni plus ni moins qu'une « déclaration de guerre ». Samedi après la réplique militaire d'Israël au lancement de roquettes, sur Gaza avait fait dire au Hamas, « la réponse israélienne au lancement de deux roquettes est « un prolongement de l'agression contre les Palestiniens à Jérusalem et en Cisjordanie et renforce notre résolution à nous attaquer au plan d'annexion ». Le Mouvement islamiste ajoutait dans un communiqué juste après que les frappes israéliennes sur Gaza eurent lieu, « L'agression israélienne contre la bande de Gaza, ce soir, est le prolongement de l'agression contre les Palestiniens à Jérusalem et en Cisjordanie. Elle ne fait que renforcer notre résolution à nous attaquer au plan d'annexion » Mais au-delà des mots, le mouvement islamiste armé veut peser dans la balance tout en évitant une confrontation avec l'Etat hébreu, estiment des analystes. Le gouvernement israélien doit se prononcer à partir du 1er juillet sur la mise en œuvre du plan américain et plus l'échéance approche, plus le Hamas – qui a livré trois guerres à Israël depuis 2008 – tente de définir sa stratégie. Jeudi, le porte-parole de la branche militaire du mouvement, Abou Obaida, a averti qu'une annexion du territoire palestinien situé à une cinquantaine de kilomètres de Gaza serait considérée comme « une déclaration de guerre » contre le peuple palestinien et a promis de faire « en sorte que l'ennemi s'en morde les doigts ». Et le lendemain deux roquettes ont été lancées depuis l'enclave paupérisée vers Israël qui a aussitôt riposté avec des frappes aériennes sur des position du Hamas. L'Etat Hébreu fait dire au Hamas que dans le contexte actuel ses options sont limités car toute interférence dans l'annexion aura des répercussions sur la bande de Gaza que le mouvement dirige. Or, le Hamas ne veut pas que l'enclave en paye le prix. De plus le mouvement islamiste pour l'heure est plus préoccupé par les négociations indirectes sur un échange de prisonniers avec Israël, qu'une flambée de violences fragiliserait. Depuis mars 2018, Gaza connait de temps à autres des rassemblements le long de la barrière de sécurité lourdement gardée par l'armée israélienne qui parfois tournent à la tragédie. Ces deux derniers jours, le Hamas et le Jihad islamique palestinien, les deux groupes les plus puissants de Gaza, ont menacé de renforcer les affrontements à la frontière après des mois de calme relatif dans la zone. L'annexion israélienne prévue de territoires de la Cisjordanie constitue une « déclaration de guerre », ont déclaré les brigades Ezzedine al-Qassam, aile armée du Hamas, dans un discours prononcé jeudi. Vendredi, un haut-responsable du Hamas a répété ce message, disant qu'Israël et le mouvement islamiste à la tête de la bande étaient bloqués dans un « combat existentiel ». Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a riposté quelques heures plus tard en lançant une mise en garde aux chefs du Hamas. « Je leur fais la suggestion qu'ils seront les premiers à payer pour toute agression », avant d'ajouter, « L'armée israélienne est la plus forte de la région et le prix à verser pour toute tentative de nuire aux civils sera élevé et douloureux ».