En France plus de trois mois après, les électeurs sont attendus dimanche 28 juin aux urnes pour le second tour des Municipales qui se tiendra sous de fortes contraintes sanitaires dans le contexte actuel de l'épidémie du coronavirus (Covid-19). Ce deuxième scrutin des municipales qui devait se tenir le 22 mars dernier, avait été reporté justement en raison de cette dernière. 16,5 millions de personnes, soit 39% du corps électoral, devront aller voter pour désigner leur nouveau maire ou leurs conseillers municipaux, parmi les 157 632 candidats qui se présentent dans les 4 827 communes où le conseil municipal n'a pas été élu au complet lors du premier tour, sur un total d'environ 35.000 communes, selon des chiffres officiels. La campagne officielle de ce dernier tour a débuté le 15 juin en France métropolitaine et à Mayotte, de fortes contraintes sanitaires ont fait qu'en Guyane, le scrutin a été reporté sine-die. La participation sera un élément déterminant dans ce second scrutin et l'on s'attend en conséquences à ce que les grands perdants de ces élections devraient être le camp d'Emmanuel Macron et celui de Marine Le Pen. En effet, l'abstentionnisme est fortement redouté dimanche. Une enquête Ifop, montre que moins de quatre Français sur dix (38%) envisagent d'aller voter. C'est un taux encore inférieur à celui du premier tour. L'abstention sera à coup sûr dimanche, la clé de ces élections car elle devrait définir le nouveau paysage politique de la France. D'aucuns devraient en profiter pour améliorer leur score. Ce second tour sonne comme un échec annoncé pour La République en Marche (LREM). Il devait en principe lui permettre d'asseoir son pouvoir. la donne étant autre, le parti du président a fortement revu ses ambitions à la baisse et son objectif désormais n'est plus que d'obtenir 10.000 conseillers municipaux sur les 535.000 que compte la France. De même que LREM a mis de côté ses velléités de conquête des grandes villes comme la capitale Paris où Agnès Buzyn connaît d'énormes soucis ou de Rennes Nantes ou Lille. LREM s'est même adonné à des alliances pour sauver la face comme à Bordeaux ou Strasbourg. Sinon on devrait voir émerger d'autres groupes politiques à l'image de Europe Ecologie Les Verts (EELV), qui tient une conduite de leader depuis les élections européennes et devrait se positionner à l'issue de ce second tour, comme la première force à gauche. L'écologie devrait triompher à Lyon, Toulouse, Bordeaux, Besançon ou bien encore Tours et Grenoble. Le Parti socialiste devrait, également sortir la tête de l'eau et voir le bout du tunnel un peu, grâce aux Verts. Paris, Nantes, Rennes, Dijon, Rouen, Clermont-Ferrand, Lille devrait permettre au parti à la rose de conserver ses fiefs. Le meilleur pour la fin, la gauche unie (socialistes, communistes, insoumis et Verts) devrait s'emparer de la deuxième ville de France, Marseille, qui un quart de siècle durant était l'apanage de la droite. Les Républicains reprennent du poil de la bête nonobstant la perte de Marseille et la probable défaite « honorable » de Rachida Dati à Paris face à Anne Hidalgo (PS). Nice, Aix-en-Provence, Colmar, Mulhouse, Metz, Limoges… sont autant de villes qui devraient être dirigées par un maire LR pendant le prochain mandat. Le Rassemblement national, parti de Marine Le Pen, espère conserver ses bastions et en conquérir d'autres (plusieurs maires RN ont été réélus dès le premier tour). S'il a déjà repris 8 des 10 villes qu'il détenait, il ne devrait pas pour autant faire un carton, hormis peut-être conquérir Perpignan une ville de 100 000 habitants.