Le président américain Donald Trump a prolongé le gel sur certaines green cards (cartes vertes) et suspendu les visas pour les travailleurs étrangers jusqu'à la fin de 2020. C'est en campagne pour son éventuelle réélection que Donald Trump a déclaré avoir mis en œuvre des moyens pour corriger la situation chaotique de la destruction brutale de millions d'emplois aux Etats-Unis afin de le réserver aux Américains et notamment à ceux souffrant économiquement en raison de la pandémie. Sont concernés par ces mesures les travailleurs de haute technologie, les aides saisonnières non agricoles, les jeunes au pair et les cadres supérieurs seront touchés. Mais il se murmure dans les milieux politiques et même dans le propre camp de Tump, que la Maison Blanche exploite la pandémie de coronavirus pour resserrer les lois sur l'immigration sans passer par le Congrès. Il y a deux mois, le président américain avait décidé de suspendre la délivrance (jusqu'au mois d'avril) des « green cards », qui offrent un statut de résident permanent aux Etats-Unis, sans toucher aux visas de travail temporaire. L'ordonnance devait expirer hier lundi Un nouveau décret, qu'il doit signer dans l'après-midi de ce mardi, prolongera ce gel jusqu'au 31 décembre et inclura cette fois plusieurs types de visas de travail, dont les fameux H-1B très utilisés dans le secteur des hautes technologies, a annoncé un haut responsable. Dans un briefing pour les journalistes, l'administration Trump a déclaré que ce gel, toucherait environ 525 000 personnes dont 170 000 personnes bloquées par la décision de prolonger l'interdiction de certaines nouvelles cartes vertes – qui accorde la résidence permanente aux étrangers. Les titulaires de visas existants ne devraient pas être affectés par les nouvelles restrictions annoncées lundi. Les visas H-1B, sont accordés pour beaucoup à des techniciens indiens. Les critiques disent que ces visas ont permis aux entreprises de la Silicon Valley d'externaliser des emplois américains à des employés étrangers moins bien payés. L'année dernière, il y avait environ 225 000 demandes en compétition pour 85 000 places disponibles via le programme de visa H1-B. L'ordonnance suspendra également la plupart des visas H-2B pour les travailleurs saisonniers, y compris ceux de l'industrie hôtelière, à l'exception de ceux de l'agriculture, de l'industrie alimentaire et des professionnels de la santé. Les visas d'échange de courte durée J-1 sont aussi de la fête et concernent, une catégorie qui comprend les étudiants universitaires et les jeunes au pair étrangers qui s'occupent des enfants. Les professeurs et les universitaires ne sont pas inclus et il est une fenêtre à travers une disposition pour demander des dérogations. Les visas pour les managers et autres employés clés des multinationales seront également suspendus. Les entreprises technologiques GAFA ont condamné l'action du président. Facebook a déclaré que le pouvoir « utilise la pandémie de Covid-19 comme justification pour limiter l'immigration » et a averti : « que mettre les talents hautement qualifiés hors des Etats-Unis, rendra la reprise économique des Etats-Unis encore plus difficile et compliquée ». Sur Twitter, le patron d'Apple, Tim Cook, a écrit qu'il était « profondément déçu » par décision de Donald Trump, tandis que Sundar Pichai, directeur d'Alphabet (société mère de Google et YouTube) a déclaré que « l'immigration était nécessaire au succès de son entreprise et du pays ». Amazon, qui a reçu plus de 3 000 visas H-1B l'année dernière (plus que toute autre entreprise) a qualifié cette mesure de « myopie manifeste ». La Chambre de commerce, un groupe plus large de lobbying des entreprises, a également rejeté l'ordonnance du président. Donald Trump n'en a cure. Il a fait de l'immigration une pierre angulaire de sa campagne pour la présidentielle et affirme que les emplois dans les entreprises technologiques doivent revenir en priorité aux Américains. Certains chefs d'entreprise canadiens ont profité de l'occasion pour vanter les opportunités à l'extérieur des Etats-Unis. « Si cela affecte vos projets, pensez plutôt à venir au Canada », a écrit Tobi Lutke, directeur général de Shopify, sur Twitter.