L'humoriste, comique, polémiste et comédien, au franc-parler sans précédent, Guy Bedos qui avait reçu le Molière du meilleur « one man show » en 1990 est décédé à l'âge de 85 ans a annoncé son fils Nicolas Bedos ce jeudi 28 mai. « Il était beau, il était drôle, il était libre et courageux, comme je suis fier de t'avoir eu pour père » a déclaré ce dernier en annonçant la mort de ce géant des scènes. L'homme étiqueté en tant qu'éternel rebelle, traîne cette réputation de révolté, depuis son enfance algéroise entre un beau-père raciste et antisémite et une mère pétainiste : « Le premier gouvernement que j'ai eu à subir, c'est ma mère et mon beau-père. Ma constance dans la rébellion vient de là », s'aimait à dire ce grand artiste. Guy Bedos est né le 15 juin 1934, à Alger. Il a vécu ses seize premières années en Algérie qu'il a quitté en 1949. Il a 5 ans quand ses parents se séparent. Il débute sa carrière d'humoriste en duo avec Sophie Daumier (sa première femme, décédée le 1er janvier 2004) dans les années soixante. Quatorze ans durant, avec la comédienne, ils interprètent de nombreux sketches à succès écrits notamment par Jean-Loup Dabadie lui aussi, récemment décédé. En 1974 il n'emploiera plus que le « Je » dans ses spectacles avant de mettre un terme à une quarantaine d'années de carrière de « one man show » en décembre 2013 à l 'Olympia, devant une salle comble. Guy Bedos présentait alors son ultime revue de presse, la « der des der », du nom de son spectacle. « Je vais avoir un mal fou à vous quitter ; il n'y a que sur scène que je suis bien. » Guy Bedos, selon ses désirs, sera enterré dans le cimetière de Lumio en Corse qu'il aimait tant. Il surnommait l'Île de beauté « mon Algérie de rechange » à cause « des odeurs de maquis » qui lui rappelaient son enfance. Il se plaisait également à dire « la vie est une comédie italienne : tu ris, tu pleures, tu vis, tu meurs ». Guy Bedos était un artiste engagé que d'aucuns surnommaient l'anar de gauche, pour ses écrits satiriques, violents et pas trop longs du révolté typique au franc parler qu'il était. De cela, il s'était fait autant d'amis que d'ennemis, il était paradoxalement plaisant et exaspérant. « Il y a une phrase de ce vieux réac de Sacha Guitry que je m'approprie bien volontiers : « Depuis que j'ai compris quels étaient les gens que j'exaspérais, j'avoue que j'ai tout fait pour les exaspérer. »