L'Allemagne a demandé, jeudi 28 mai, à l'ambassadeur russe de s'expliquer au sujet d'une cyberattaque menée en 2015 contre les services de la chancelière allemande Angela Merkel et la chambre des députés. Angela Merkel entend bien secouer la Russie avec qui les relations sont compliquées. Après en avoir parlé il y a quelques jours devant les députés allemands, la chancelière allemande Angela Merkel est revenue à charge jeudi. Ainsi, le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères, Miguel Berger, a « invité » l'ambassadeur russe, Sergei Netschajew, à discuter de la cyberattaque attribuée aux services de renseignement militaires russes, le GRU. Angela Merkel estime avoir des « preuves tangibles » que la cyberattaque ait été menée par les services russes et le ministère des Affaires étrangères affirme disposer de « fortes indications » qu'elle aurait été menée par un suspect alors membre du service russe de renseignements militaires GRU. Si la relation entre la cyberattaque contre le Bundestag et les services d'Angela Merkel est clairement établie, il s'agira d'un nouveau camouflet pour le président russe Vladimir Poutine. En effet, alors que les relations entre Berlin et Moscou sont déjà tendues et en mal de confiance mutuelle, l'Allemagne compte bien se servir de son poids pour émettre des sanctions européennes contre la plus grand pays du monde. Dans un communiqué, le ministère allemand des Affaires étrangères ne cache pas cette éventualité alors que le pays de Vladimir Poutine souffre déjà de sanctions depuis l'annexion de la Crimée. Le président russe avait également demandé à ce que les sanctions soient gelées durant la crise provoquée par la pandémie du coronavirus. Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, un mandat d'arrêt à la demande du parquet fédéral allemand a été récemment émis contre un pirate informatique présumé, Dimitri Badin, également recherché par le FBI (police fédérale américaine), Mercredi soir, Angela Merkel a accusé Moscou « de soutenir des régimes fantoches dans certaines parties de l'est de l'Ukraine et d'attaquer les démocraties occidentales, dont l'Allemagne, avec des moyens hybrides ». Elle a prévenu, la relation avec la Russie devrait « occuper », avec d'autres dossiers géopolitiques, la présidence allemande de l'UE à partir du 1er juillet.