Alors que le géant pharmaceutique français Sanofi a annoncé que les Etats-Unis seraient prioritaires dans les livraisons d'un potentiel vaccin contre le coronavirus, l'information n'a fait qu'un tour dans les milieux politiques français et européens. Le laboratoire Sanofi a annoncé mercredi que les Etats-Unis auraient la primeur lorsque le laboratoire mettra au point un vaccin contre le coronavirus, expliquant que Washington contribuait grandement, financièrement, aux recherches. L'annonce intervient seulement un jour avant que l'EMA, l'agence européenne pour le médicament qui donne les autorisations pour les médicaments en Europe ne prédise qu'il faudrait au moins un an pour trouver un vaccin, dans le scénario le plus optimiste. L'agence a par ailleurs assuré qu'elle fera le nécessaire pour que l'Europe puisse utiliser les vaccins dans les plus brefs délais. Sanofi qui a répondu à la protestation d'Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'Etat à l'Economie en France qui avait jugé « inacceptable qu'il y ait un accès privilégié de tel ou tel pays », a appelé à ce que l'Europe travaille autant que les Etats-Unis, à « partager les risques », en d'autres termes, qu'elle contribue financièrement. La Commission européenne a réagi jeudi à l'éventualité de donner l'accès au vaccin aux Etats-Unis avant l'Europe. « Le vaccin contre le Covid-19 doit être un bien d'utilité publique et son accès doit être équitable et universel », a déclaré Stefan de Keersmaecker, un porte-parole de la Commission. « Pour nous, il est très important, dans la mesure où le virus est un virus mondial, de travailler (sur cette question) mondialement », a-t-il ajouté. L'idée de donner aux Etats-Unis les vaccins en premier, avec des semaines d'avance a « ému » le président français Emmanuel Macron qui va recevoir les dirigeants de Sanofi en début de semaine prochaine. Les propos du groupe « ont ému tous ceux qui travaillent (à lutter contre le virus), dont le président », a indiqué l'Elysée qui a appelé à ce que ce vaccin soit « extrait des lois du marché ». « Les efforts déployés ces derniers mois montrent qu'il est nécessaire que ce vaccin soit un bien public mondial, extrait des lois du marché », a ajouté la présidence. De son côté, le chef du gouvernement français, Edouard Philippe, qui discuté avec le président du conseil d'administration de Sanofi, Serge Weinberg, a affirmé que « l'égal accès de tous au vaccin n'est pas négociable ». Le président du conseil d'administration, le Français Serge Weinberg, « m'a donné toutes les assurances nécessaires quant à la distribution en France d'un éventuel vaccin Sanofi », a ajouté le Premier ministre dans un tweet, rappelant que Sanofi était « une grande entreprise profondément française ». Olivier Bogillot, le patron de Sanofi pour la France a nuancé ces informations en indiquant que le vaccin ne sera disponible « à la fois aux USA en France et en Europe de la même manière », seulement « si les Européens travaillent aussi rapidement que les Américains », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à BFM TV.