C'est une affaire qui continue de faire couler beaucoup d'encre. Après les propos abjects de chercheurs sur les tests de vaccins sur les africains qui ont choqué le monde entier, le patron de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a réagit à la polémique, dénonçant des « propos racistes ». Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l'OMS a répondu aux chercheurs français qui ont récemment suggéré que le vaccin contre le coronavirus devrait d'abord être testé sur les africains. La scène s'est déroulée au cours d'un débat télévisé sur la chaîne LCI, portant sur « l'étude d'un éventuel vaccin contre le Covid-19′′. Le Chef de service de réanimation de l'hôpital Cochin à Paris, le Pr Jean-Paul Mira a demandé à son interlocuteur, directeur d'un institut de recherche français, le Pr. Camille Lochte, si l'on « peut faire cette expérience en Afrique, où il n'y a pas de masques médicaux, pas traitement, ni de lits de réanimation, comme nous l'avons fait auparavant dans certaines études sur le Sida chez les prostituées car elles sont hautement exposées et qu'elles ne se protègent pas ». Des propos contre l'esprit de solidarité Suite à ce débat, Ghebreyesus, ancien chef de la diplomatie éthiopienne, a condamné, lundi 6 avril, « des propos racistes » dénonçant ainsi « l'héritage d'une mentalité coloniale ». «Ce genre de propos racistes ne font rien avancer. Ils vont contre l'esprit de solidarité. L'Afrique ne peut pas et ne sera un terrain d'essai pour aucun vaccin», a-t-il affirmé, au cours d'une conférence de presse virtuelle depuis Genève. «L'héritage de la mentalité coloniale doit prendre fin», a-t-il ajouté, en réponse à la question d'un journaliste nigérian. Ces propos ont d'ailleurs beaucoup fait réagir les acteurs de la scène politique, artistique et footballistique en Afrique. «Il est honteux et horrifiant d'entendre des scientifiques tenir ce genre de propos au 21e siècle. Nous les condamnons dans les termes les plus forts», a conclu le patron de l'OMS. Les deux interlocuteurs mis en cause ont depuis présenté leurs excuses, après avoir été réprimandés par des associations, notamment par le club des Avocats du Maroc qui a décidé de porter plainte pour diffamation raciale auprès du Procureur de la République française, suite aux propos jugés « abjects, haineux et racistes ».