Bref et succinct le communiqué de la présidence algérienne concernant les nouvelles nominations militaires, diffusé mardi et repris par l'APS. « Le Président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune a nommé le Général-major Athamnia Amar, Commandant des forces terrestres et le Général-major Henbli Noureddine, Commandant de la 5e région militaire ». Le communiqué précise en outre que : « Le président algérien a procédé, mardi, conformément à la Constitution notamment en ses articles 91 et 92 et en vertu des dispositions des deux décrets présidentiels du 07 mars 2020, à la nomination du Général-major Athamnia Amar, Commandant des forces terrestres et le Général-major Henbli Noureddine, Commandant de la 5e Région militaire », précise le communiqué. A lui seul, ce communiqué traduit toute la délicatesse et la gymnastique dont le président de la République Abdelmadjid Tebboune a dû se conformer. En jouant au petit soldat et en nommant le général-major Amar Athamnia, commandant des forces terrestres en remplacement du général-major Said Chanegriha qui soit dit au passage occupe toujours le poste de chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, Tebboune a dû suer d'habileté lors des négociations avec l'élite de l'Armée nationale populaire (ANP). Depuis la mort de l'homme fort du régime, Gaid Saleh auquel le nouveau Président était adossé, le locataire d'El-Mouradia sans son principal appui ne savait plus où donner de la casquette. On peut dire que celui qui n'a pas de légitimité populaire s'en tire dans un premier temps assez bien. Jugeons-en ! D'une part il garde le portefeuille de ministre de la Défense et soulage de ses pouvoirs celui qui petit à petit commençait à lui faire de l'ombre, le général-major Said Chanegriha. Un petit « diviser pour mieux régner en quelque sorte » tout à fait réussi. L'écueil militaire que Abdelmadjid Tebboune a su surmonter du moins pour le moment, à travers ces désignations ne sont cependant pas sans danger dans un pays qui depuis son indépendance a toujours vu la grande muette tenir les rênes du pouvoir. C'est un véritable coup d'état que vient de réaliser le président algérien. Il garde la fonction de ministre de la Défense de plein exercice et n'a délégué celle de vice-ministre à aucun militaire. Et quand on sait que ce poste de vice-ministre est sacré en Algérie on peut se dire qu'adopter cette option est du politiquement incorrect. Dans tous les cas l'avis de l'ANP devra compter car si Tabboune n'a eu que le seul aval de celui qui assurait l'intérim de défunt Gaid, cela risque de faire du grabuge.