Les Israéliens en votant lundi tentaient de mettre fin à la plus grande crise politique de l'histoire d'Israël. En effet, après les deux élections d'avril et de septembre 2019 où ni les partis du Likoud de Benjamin Netanyahou, 70 ans, ni celui de Kakhol lavan (parti d'opposition Bleu-blanc), de Benny Gantz, 60 ans n'avaient pu se départager l'Etat hébreu était pour ainsi dire sans gouvernement. Selon les sondages à la sortie des urnes dans la soirée du lundi 2 mars, Benjamin Netanyahu devançait son rival Benny Gantz. Le Premier ministre sortant a d'ailleurs revendiqué la « victoire ». « Nous nous attendions à un autre résultat » a confié Benny Gantz. Prudent il s'est dit néanmoins attendre les résultats officiels de ce troisième scrutin avant de pouvoir reconnaître la défaite. Quant à Avigdor Lieberman, le faiseur des grands décideurs mais qui est en perte de vitesse, il a réaffirmé que son parti,« Ysrael Beytenu tient à ses principes et n'en bougera pas d'un iota ». Liberman a déclaré que son parti « ne reniera pas sa promesse de campagne de ne pas siéger au gouvernement avec la droite « messianique » », allusion faite aux partis de la droite religieuse et les partis ultra-orthodoxes (Yamina, Shas et Yahadout HaTorah). Inculpé pour corruption, abus de confiance et malversation dans une série d'affaires, Benjamin Netanyahou s'est félicité mardi de sa « victoire géante », « contre toute attente », aux élections législatives de lundi qui s'avèrent cruciales à sa survie politique, « ce soir c'est une victoire encore plus grande car contre toute attente », a déclaré le Premier ministre, se réjouissant d'avoir déjoué les pronostics de ceux qui avaient « prédit la fin de l'ère Netanyahou » en Israël. « Il s'agit d'une grande victoire pour Israël », a tweeté par la suite le Premier ministre sortant. Le Premier ministre sortant peut d'autant plus se réjouir que sa coalition est proche de la majorité absolue. Ses alliés, la droite nationaliste religieuse et les partis ultra-orthodoxes obtiennent le nombre de sièges qui pourrait leur permettre la majorité fatidique de 61 sièges. « Nous avons de nouveaux membres à la Knesset. Bienvenue. Nous avons élargi la liste du Likoud », a encore déclaré le chef du premier parti israélien. Benjamin Netanyahou dans son discours a évoqué l'annexion de la vallée du Jourdain et des colonies de peuplement ainsi que l'établissement de relations avec des pays arabes. Mais il faut maintenant désormais former un gouvernement. « J'ai l'intention d'être le Premier ministre de tous les Israéliens sans exceptions. Le temps de la conciliation est venu, le temps de la conciliation est là. ». Jusqu'au bout, il aura sillonné Israël à la recherche du moindre vote chez les religieux, dans les colonies et auprès des différentes communautés connues pour voter à droite. Cela a semble-t-il payé, puisque les bureaux de vote l'ont apparemment crédité de 36 ou 37 sièges sur les 120 du Parlement, contre 32 ou 33 pour la formation Kahol Lavan de son rival Benny Gantz.