Après le Maroc c'est à l'Algérie de prendre les devants pour les délimitations maritimes en Méditerranée avec l'Espagne. Le désaccord semble engagé entre Alger et Madrid qui craint que l'Algérie se permette de mener des activités d'explorations non loin des eaux du parc national de l'île de Cabrera, dans les Baléares. Si la politique volontariste de l'Algérie a provoqué une crise de l'autre côté de la Méditerranée, il ne s'agit pas d'une action nouvelle. En effet, l'Algérie avait décidé unilatéralement en avril 2018 de retracer la délimitation de ses eaux territoriales en Méditerranée qui touche à l'archipel espagnol des Baléares, a indiqué sur la radio Cadena Ser la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya. Les médias espagnols se sont vite emportés criant au scandale, notamment El Pais qui a affirmé que l'Algérie a englobé dans son nouveau tracé, même l'île de la Cabrera, située à une dizaine de kilomètres au sud de l'île de Majorque De son côté, El Mundo a lancé « l'Algérie a envahi l'île de Cabrera. Plus précisément, une partie des eaux de son parc national, après avoir décidé unilatéralement d'étendre sa souveraineté maritime », ajoutant «bien que la décision du pays africain soit intervenue par décret en avril 2018, le gouvernement Baléare de la socialiste Francina Armengol vient seulement de le réaliser ». Et El Periodico d'ajouter que « l'Algérie s'est attribuée unilatéralement les eaux de l'île de Cabrera (îles Baléares) », affirmant, comme El Mundo, que l'Algérie «l'a fait en avril 2018 mais jusqu'à présent, le gouvernement des Baléares ne l'avait pas détecté. Le pays d'Afrique du Nord a étendu ses eaux territoriales pour +occuper+ le parc national de Cabrera au minimum, au sud de Majorque». La cheffe de la diplomatie espagnole a affirmé que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez dès son arrivée au pouvoir a « répondu à cette prétention » affirmant que « pour le moment c'est une prétention algérienne« . « Ce que nous avons fait est d'exprimer notre désaccord (pour) obliger l'autre partie à démarrer une négociation. Et cette négociation, depuis 2018, n'a pas eu lieu« , a encore déclaré le ministre espagnole qui estimé que l'Algérie formulait une revendication à laquelle l'Espagne qui puise la moitié de son gaz d'Algérie répondait «par une autre revendication». Mais pour la presse espagnole il s'agit d'une plus grande affaire puisque la délimitation de la zone économique exclusive établie par l'Algérie au large de ses côtes touchait une partie des eaux du parc national de l'île de Cabrera, dans les Baléares et menaçait de fait sa zone économique exclusive (ZEE) notamment à cause de la possibilité de voir l'Algérie mener des activités de prospection d'hydrocarbures.