Le représentant permanent des Emirats arabes unis à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Hamad Alkaabi a annoncé que son pays avait donné son feu vert à la mise en exploitation de sa centrale nucléaire Barakah (ou Braka). C'est la première centrale nucléaire dans le monde arabe à être mise en service. Elle devance la centrale nucléaire d'El-Dabaa en Egypte, toujours en projet de construction, dans le désert Libyque à l'ouest d'Alexandrie. Barakah a été construite à l'ouest du pays sur la côte du Golfe persique des Emirats arabes unis dans la région occidentale de l'Emirat d'Abou Dabi, à environ 55 km à l'ouest de la ville de Ruwais et à 250 km à l'ouest d'Abou Dabi capitale de cet émirat. « L'Autorité fédérale de régulation nucléaire (FANR) a approuvé la délivrance de la licence d'exploitation du réacteur 1 de la centrale à Nawah Energy Company », a déclaré Hamad Alkaabi lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi, ajoutant que sa mise en route aura lieu dans un « futur proche », avant de renchérir « Il s'agit d'un moment historique pour les Emirats arabes unis couronnant ainsi les efforts de 12 ans de construction de ce programme nucléaire pacifique pour répondre aux besoins énergétiques futurs du pays ». En effet, une fois opérationnelle, la centrale devrait produire 5 600 mégawatts d'électricité, soit environ 25% des besoins des Emirats arabes unis. Nawah Energy Company, fondé en 2016, exploitera et entretiendra, à terme, les quatre réacteurs de la centrale de Barakah, selon le site de l'entreprise. Le premier des quatre réacteurs, devait être mis en service en 2017 mais, la date avait été reportée à cause de conditions de sécurité. Les responsables émiratis ont mis l'accent sur le caractère pacifique et civil de leur programme nucléaire insistant que malgré le contexte des tensions régionales tendues il ne contenait aucun volet militaire. Le coût de fabrication de la centrale est estimé à 24,4 milliards de dollars (22,5 milliards d'euros). La centrale a été réalisée et construite par un consortium mené par Emirates Nuclear Energy Corporation (ENEC) et le coréen Korea Electric Power Corporation (KEPCO). « C'est une nouvelle étape dans notre marche vers le développement de l'énergie nucléaire pacifique », a indiqué sur Twitter Mohammed ben Zayed, prince héritier d'Abou Dhabi. « Nos efforts continuent afin de nous préparer aux 50 prochaines années et assurer les besoins énergétiques du pays », a ajouté le prince héritier. L'Etat fédéral est composé de sept émirats et compte une population de 9,3 millions d'habitants, dont environ 80% d'expatriés. Ses besoins en électricité sont croissants. L'ENEC a annoncé en décembre que le chargement du combustible nucléaire dans le réacteur devrait avoir lieu au cours du premier trimestre 2020.