Alors que le ministre de l'Education nationale, Said Amzazi s'est réuni avec les partenaires sociaux du département de l'enseignement supérieur, la coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF, elle, a été reçue mercredi 12 février par le directeur central des Ressources humaines du MEN, Mohamed Benzerhouni, afin de discuter de leur dossier revendicatif qu'ils brandissent depuis 2016. Ainsi, la direction de Said Amzazi s'est engagée auprès des « contractuels » à prendre plusieurs mesures dans le but d'améliorer leurs conditions de travail, notamment la titularisation de tous les enseignants « contractuels » sans passer d'examen de qualification, le versement des salaires à temps, la réglementation des opérations de mutation, ainsi que le remplacement du système actuel des cadres des académies par un nouveau système qui sera présenté lors du deuxième round de ce dialogue prévu le 24 février prochain. Cela dit, la question qui se pose est de savoir si les enseignants dits « contractuels » accepteront les propositions avancées par le département de Said Amzazi, à savoir que leur revendication phare et pour laquelle ils militent depuis des années est l'intégration au statut de la fonction publique au sein de ministère de l'Education nationale. Interrogé sur ce point, un membre de la coordination qui a préféré garder l'anonymat a déclaré à Hespress Fr que la « décision d'accepter, ou pas, les propositions de la tutelle reviennent en premier lieu aux enseignants et sera tranchée lors des assemblées générales qui débuteront ce dimanche ». «La coordination ne peut décider à la place de 85.000 enseignants. Et du coup, tous les enseignants doivent exprimer leur avis à cet effet et de manière démocratique », a-t-il souligné. Notre interlocuteur revient également sur la revendication phare des contractuels, qui n'a pas suffisemment été discutée à leurs yeux. « Ce point a été abordé lors de cette rencontre brièvement. Mais la tutelle a vite notifié qu'elle a un tout autre nouveau système à nous proposer qu'on a pas encore visualisé. Mais cela relève de l'abstrait. Nous voulons savoir si ce nouveau système sera soumis au statut de la fonction publique ou autre », ajoute-t-il. À cet égard, notre source nous fait savoir que les enseignants tiennent plus que jamais à leur intégration de tous les enseignants dans le statut de la fonction publique, soulignant que « n'importe quelle autre proposition qui ne rentre pas dans ce cadre ne sera surement pas acceptée par la coordination » puisqu'il s'agit-là de « la revendication principale sur laquelle la coordination a bâti son mouvement ». D'autre part, notre source a évoqué plusieurs points soulevés lors du dialogue du 12 février avec le DRH de la tutelle et qui selon lui sont devenus « partie intégrante » de leur dossier revendicatif alors qu'il s'agissait de « droits dont les enseignants contractuels étaient censés jouir depuis 2016». S'agissant de la mutation nationale, notre source note qu'elle n'est toujours pas appliquée. « La tutelle a bien dit qu'elle appliquera la mutation inter-régions, mais uniquement pour les cas d'enseignants qui ont des situations sociales particulières notamment en cas de mariage. Donc ça ne sera pas pour l'ensemble des enseignants, comme ceux qui souhaitent revenir à leur ville natale à titre d'exemple ». Une mesure qui « ouvrira la porte à la corruption ou encore le favoritisme entre enseignants » chose que la coordination refuse, poursuit notre source, soulignant que « la coordination demande le droit à une mutation nationale pour tous les enseignants, sans exception ». S'agissant de l'examen de qualification qui a été annulé par la tutelle, mais avant tout boycotté par les contractuels, notre source estime que « le souhait de la tutelle d'améliorer le statut des enseignants n'était qu'un mensonge. Puisqu'elle a toujours dit avoir instauré un statut des cadres de l'académie, mais elle a montré à travers l'annulation de l'examen de qualification qu'il n'y avait rien de cela. Heureusement que les enseignants ont refusé ce statut ». La grève de 4 jours maintenue Une action qui pousse à réflexion sur la sincérité des propositions avancée par la tutelle soulève ce membre de la coordination. « Les enseignants contractuels ont eu droit à plusieurs discours de bonne volonté de la part de la tutelle et de propositions qui se sont avérées au final des mensonges. Même aujourd'hui rien n'est inscrit clairement noir sur blanc. Donc pour nous, il s'agit de paroles en l'air et notre mouvement de protestation est bien évidemment maintenu ». Cependant, notre source avance que lors de la rencontre du mercredi 12 février avec la tutelle, la coordination «a ressenti une amélioration dans les propositions avancées». Mais du moment où ils n'ont pas encore visualisé ce nouveau système évoqué par la tutelle, « rien n'est terminé et les contractuels ne pourront pas prendre de décision d'interrompre leur mouvement ». Sur un autre registre, notre source nous a signalé que lors de la rencontre du 12 février, le DRH a laissé entendre que la tutelle compte « intégrer l'ensemble des enseignants à ce nouveau système, notamment les enseignants de la fonction publique (enseignants d'avant 2016)». Une mesure qui, selon notre source, «pourrait avoir pour but de voir la réaction du corps enseignant». «Je pense que s'il n'y a pas une réaction forte des fonctionnaires du ministère de l'Education, la tutelle ira dans cette politique et imposera un nouveau système pour tous les enseignants sans exception», dit-il. À cet effet, notre source nous affirme que la grève de 4 jours, programmés du 19 au 22 février est toujours maintenue tant que rien n'est écrit noire sur blanc, et tant que leur revendication primordiale n'est pas encore réalisée à savoir l'intégration au statut de la fonction publique au sein du MEN.