Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien a parlé d'une « normalisation » des relations entre Israël et le Soudan, pays majoritairement arabe et musulman, après une rencontre avec le dirigeant soudanais Abdel Fattah al-Burhane. Ce dernier devrait informer la classe dirigeante de son pays mardi. « J'ai rencontré à Entebbe (Ouganda) le président du Conseil souverain du Soudan… et nous avons convenu d'entamer une coopération qui normalisera les relations entre les deux pays« , a déclaré sur Twitter Benjamin Netanyahu, à l'occasion d'une visite d'un jour en Ouganda, sa cinquième en Afrique « depuis environ trois ans et demi ». Si cette rencontre avec le dirigeant du Conseil souverain du Soudan a aussitôt été dénoncée par les Palestiniens, elle est surtout inopinée et n'était pas programmée par la partie soudanaise. Al Burhane n'a d'ailleurs pas tenu au courant le gouvernement du pays qui s'est dit surpris. Le gouvernement soudanais dirigé par un civil qui « n'a pas été averti » et a appris la nouvelle de la réunion en Ouganda à travers les médias. Selon des sources proches du dossier citées par les médias, le général soudanais devrait rendre compte du contenu de sa discussion avec le Premier ministre israélien au gouvernement soudanais mardi lors d'une réunion de l'exécutif. Pour le Premier ministre israélien sortant, le Soudan, se dirige dans la « bonne direction ». Il a en en outre fait part au chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, a indiqué le bureau du chef de l'exécutif israélien, notant que « Burhane veut aider son pays à se moderniser en le sortant de son isolement ». Mais ce revirement de situation inquiète dans le monde arabe qui s'est tenu à une normalisation avec Israël seulement en cas de sortie de conflit avec la Palestine. D'autant plus que le président palestinien Mahmoud Abbas avait appelé les pays arabes à condamner la proposition de plan de paix rédigée par l'administration Trump. « Cette rencontre est un coup de couteau dans le dos du peuple palestinien« , a dénoncé Saëb Erekat, le négociateur en chef et secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), au moment où selon lui, « l'administration du Président Donald Trump et le Premier ministre israélien Netanyahu tentent de détruire la cause palestinienne ».