Alors que la France et les Etats-Unis s'écharpent sur les Géants américains du web (les GAFA), le ministre français des Finances Bruno Le Maire, a appelé lundi 6 janvier, les Etats-Unis à ne pas appliquer de sanctions contre la France au risque de se voir imposer une « riposte » similaire. « Cette guerre commerciale n'est dans l'intérêt de personne et j'appelle nos amis américains à revenir à la sagesse, à la raison », a affirmé le ministre français sur France Inter, alors que les Etats-Unis sont sur le point de mettre à exécution une série de sanctions touchant des produits français tels certains fromages, produits cosmétiques, champagne… Les Etats-Unis cherchent à appliquer ces sanctions après que la France ait voté en 2018 la taxe « GAFA » qui concerne des sociétés américaines à l'instar d'Amazon, Apple, Facebook, Google, ou encore, Microsoft, Netflix, Twitter. Cette taxe française est venue pour mettre fin à des pratiques fiscales controversées de ces grandes entreprises accusées de minorer leurs revenus dans l'Hexagone. Ainsi le gouvernement français entend imposer ces multinationales à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France. « Si les Américains décident d'aller jusqu'au bout, de mettre des sanctions contre la taxation du digital, alors même qu'ils étaient pour cette taxation (…), dans ce cas-là nous riposterions », a menacé le ministre français en référence aux consultations que mènent actuellement les Etats-Unis et qui ont atteint leur dernier jour. Bruno Le Maire a par ailleurs affirmé qu'il allait avoir une conversation téléphonique avec son homologue américain Steven Mnuchin. Il a par ailleurs fait envoyer une missive au représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, pour le convaincre de ne pas taxer les produits français que l'administration Trump menace de surtaxer « jusqu'à 100% » l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français « Je me permets d'insister pour dire que notre taxe n'est pas discriminatoire à l'égard des entreprises américaines », a-t-il écrit dans sa lettre dont l'Afp a reçu une copie, en allusion aux géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon.