Les « bizarreries » des petits taxis casablancais sont loin d'être terminées. Le dernier épisode en titre concerne un appel sur les réseaux sociaux au boycott des crédits bancaires et l'achat de véhicules neufs par les particuliers. Comme justification, une perte de gains. Ce qui manque à certains taximen de Casablanca en civisme, ils le gagnent en « créativité ». Une créativité pourtant « loufoque », dans la mesure où plusieurs groupes de taximen casablancais sur Facebook appellent les citoyens à boycotter les crédits bancaires, les jugeant « contraires à la religion », mais surtout l'achat de véhicules neufs, de façon générale, en cette période de promotions de fin d'année. En effet, l'on a pu constater que certains taximen justifient cet appel par un manque important à gagner, pour eux, indiquant qu'un véhicule acheté est un client de perdu pour eux. Certains ont ainsi indiqué « nous avons beaucoup de charges. Ce que l'on doit verser aux propriétaires des agréments, le prix du carburant en hausse, le loyer, la scolarité de nos enfants, des trajets peu rentables... », tant de complaintes, mais qu'a-t-on en contrepartie ? Les professionnels du secteur peu concernés Contacté par Hespress FR, Abdelmajid Malhin, secrétaire général de l'Union Nationale des Taxis (UNT), nous a indiqué que ces appels, bien qu'ils soient vrais, sont des cas isolés « qui ne représentent personne à part eux-mêmes ». « Cet appel est totalement absurde et n'a pas lieu d'être. Ce ne sont là que des paroles en l'air, que certains soi-disant chauffeurs de taxi partagent afin de porter atteinte au secteur. Au contraire, nous (UNT), en tant que syndicat, encourageons les gens à acheter des véhicules neufs et prendre des crédits afin de subvenir à leurs besoins. Nous, en tant que chauffeurs de taxi, avons recours au crédit bancaire pour acquérir des biens immobiliers, autrement nous ne pourrons en aucun cas le faire. Ces nouveaux venus aspirent juste à semer la zizanie dans le secteur et profitent du manque de contrôle sur les plateformes sociales pour dire tout et n'importe quoi », indique Malhin. Cet appel ne serait donc que des balivernes qui ne tiennent pas route, et qui chercheraient simplement à ternir davantag la réputation d'un secteur qui va déjà mal. En effet, les plaintes contre certains chauffeurs de taxis casablancais se comptent à la pelle, et concernent notamment des gestes inciviques, en plus du refus de prendre des clients, sauf si les chauffeurs sont intéressés par le trajet. Il est à noter que la législation en cours interdit aux taximen d'imposer un trajet quelconque aux clients, et peuvent dans ce sens se voir retirer leur permis de confiance pour une période de trois mois. De plus, l'on s'attend actuellement à ce que la pratique du racolage soit désormais interdite, sauf si le client donne son accord. Toutefois, les chauffeurs ont le droit de refuser de prendre des clients en état d'ivresse. Par ailleurs, il est à noter que vu l'état délabré de certains véhicules en circulation, les ministères de l'Intérieur et de l'Economie et des Finances et de la Réforme de l'Administration (MEFRA), ont décidé d'étendre la durée de la rénovation du parc automobile des taxis de Casablanca, et ce, jusqu'au 31 décembre 2021. Mais tout le monde n'est pas intéressé par cette initiative, pourtant obligatoire, dans la mesure où plusieurs chauffeurs de la capitale économique indiquent que les nouvelles voitures sont peu solides, et coûtent cher en termes d'entretien.