Après l'attaque djihadiste dans le nord du Burkina qui a fait au moins 35 morts parmi des civils et 80 terroristes tués, et alors que le président du Burkina Faso, Roch Kaboré, a décrété un deuil national de deux jours, une embuscade à Hallalé contre une unité du détachement militaire Namssiguia, a coûté la vie à onze soldats burkinabés. C'est la seconde attaque en moins d'une journée dans cette même province du Soum (Nord du Burkina Faso), la même où s'est produite, mardi matin, l'attaque d'Arbinda et où plus de 120 personnes (civils, enfants, soldats et assaillants) avaient trouvé la mort. Selon des sources pro-gouvernementales, la riposte des militaires à cette embuscade survenue la nuit du 24 au 25 décembre, dans le village de Hallalé, près de la commune rurale de Tongomayel, auraient causé plusieurs pertes matérielles et morts parmi les terroristes. Les soldats sont tombés dans une embuscade durant leur mission qui consistait à boucler un passage utilisé par les groupes armés « Nous sommes en offensive dans cette zone, et une de nos unités a été prise à partie par les groupes armés terroristes » a précise une source sécuritaire militaire qui ajoute « qu'au moins cinq assaillants auraient été neutralisés ». Depuis novembre, les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso ont revendiqué une série de succès, affirmant avoir tué une centaine de jihadistes au cours de plusieurs opérations. Les attaques jihadistes au Burkina ont fait plus de 750 morts et environ 560 000 déplacés et réfugiés, selon des chiffres de l'ONU depuis que les faits considérés ont débuté en 2015. Ces attaques sont rarement revendiquées mais régulièrement attribuées à des groupes armés jihadistes toujours imprévisibles, et redoutablement organisés. Certains sont affiliés à Al-Qaïda et d'autres au groupe Etat islamique. Au nombre de cinq (Ansar Dine, Front du Macina, al-Mourabitoune, AQMI, Ansarul Islam, Etat islamique dans le Grand Sahara) souvent ils font front commun pour commettre leurs barbaries. Ils ont mis leurs différents de côté pour conquérir de vastes territoires sahéliens incontrôlés ou peu contrôlés malgré la présence des forces conjointes (30.000 hommes) de Barkhane, AFRICOM, G5 Sahel (Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad et Niger) et de l'ONU, (Minusma). Cette région embrasée du Sahel située dans le nord du Burkina Faso à la frontière avec le Mali et le Niger est considérée par les groupes armées jihadistes -pour la plupart chassés du Mali en 2012-, comme un carrefour stratégique (trafics de tous genres, drogues, armes, cigarette, traite des humains etc...). Aussi, tentent-ils, dans ces vastes régions délaissées de gommer les frontières communes de ces trois pays, afin d'en faire leur sanctuaire. De plus, les groupes armées ont une grande capacité de recrutement surtout au Burkina Faso où les jeunes sont délaissés et au chômage et où plus de 2000 écoles ont fermé, ce qui à l'évidence fait de ces régions un vivier béni pour le terrorisme.