Malgré la présence de forces françaises (4.500 soldats de l'opération Barkhane), de l'ONU (Minusma au Mali), ainsi que de forces américaines, le Sahel subit des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012. Dernière en date celle, ce mardi, contre un détachement militaire à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso qui a fait plus d'une centaine de morts entre victimes civiles, soldats et assaillants. Et pour tout arranger, les Etats-Unis comptent retirer complètement leurs troupes engagées dans la lutte antiterroriste sinon réduire au maximum leur présence militaire en Afrique de l'Ouest si l'on s'en réfère à la lecture du New York Times, qui cite des responsables américains. Ces derniers selon le quotidien affirment que pour l'heure, aucune décision n'a été prise et le sera probablement avec l'entrée du nouvel exercice en janvier dans le cadre d'un redéploiement général des troupes américaines. Le Pentagone n'ayant ni infirmé ni confirmé ces informations, le journal ose tout de même avancer qu'il (le Pentagone) aurait chargé l'AFRICOM d'élaborer un plan de retrait et de redéploiement des troupes d'ici janvier. Toujours est-il que ces gentilles intentions vont de pair avec la politique prônée par Donald Trump de tenir ses promesses électorales. Le président américain avait promis lors de sa campagne de 2016 de mettre un terme « aux guerres sans fin ». Le ministre de la Défense Mark Esper s'est, dans un esprit d'obédience, dit vouloir revoir le dispositif américain à travers le monde en se désengageant de ses missions de contre-terrorisme pour mieux se focaliser sur ses deux priorités, la Chine et la Russie. La première étape de cette réduction des opérations extérieures concernerait l'Afrique, où les Etats-Unis comptent entre 6 000 et 7 000 soldats dans l'Ouest du continent mais aussi à l'Est, notamment en Somalie. Les activités militaires dans le continent comprennent des entraînements militaires et une base de drones de 110 millions de dollars récemment construite au Niger. Le Pentagone soutient la Force Barkhane (France) et le G5 Sahel (Mauritanie, Tchad, Niger, Mali et Burkina Faso) en fournissant des renseignements, un soutien logistique et un ravitaillement en vol à un coût annuel d'environ 45 millions de dollars. Un retrait signifierait mettre fin aux efforts militaires français au Mali, au Niger et au Burkina Faso et à ceux du G5 Sahel dans leur guerre contre le terrorisme. Les troupes américaines en Afrique les plus susceptibles d'être retirées de la région dans le cadre du plan du Pentagone ont plusieurs centaines de soldats stationnés au Niger, au Tchad et au Mali. Le retour aux Etats-Unis verrait également la libération de la base aérienne nigérienne 201 d'où sont menées des opérations de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, et qui vient de devenir opérationnelle en novembre. Le porte-parole d'AFRICOM, le colonel de l'Air Force, Chris Karns, a déclaré que « les troupes américaines stationnées en Afrique, étaient, pour le moment, déterminées à mener à bien les missions qui lui sont assignées par le Pentagone et continueraient à maximiser les résultats avec les forces assignées dans le cadre d'un effort international ».