La France est quasi paralysée en ce jeudi 5 décembre. Les trains, métros ou encore bus sont bloqués, les écoles fermées et près de 250 manifestations organisées dans les rues de l'Hexagone à l'initiative des syndicats, partis d'opposition et « gilets jaunes », tous unis contre le projet de réforme des retraites. Présenté comme une annonce phare du président Emanuel Macron, ce futur « système universel » de retraites par points, censé remplacer les 42 régimes existants, ne trouve décidément pas preneur. Si le gouvernement y voit un système « plus lisible » et « plus juste », les opposants eux, le prennent comme une « précarisation » des retraités, et appelé à un « bon gros coup » qui ferait passer ce message de refus. Appel qui a recueilli l'adhésion de la quasi totalité des professions: Cheminots, enseignants, étudiants, policiers, éboueurs, avocats, partis d'opposition et « gilets jaunes », soutenus par quelque 180 intellectuels, dont l'économiste Thomas Piketty et l'actrice Ariane Ascaride, tous se sont donnés rendez-vous ce jeudi dans la rue pour décrier ce qu'ils ont appelé des « offensives d'un gouvernement néolibéral et autoritaire ». Pour ne citer que les transports, 90% des trains à grande vitesse et 80% des trains express régionaux ont été annulés, alors qu'à Paris 11 lignes de métro restent fermées. Les compagnies aériennes ont, elles, été priées de réduire de 20% leur programme de vols. De son côté, le ministère de l'Intérieur a prévu une forme mobilisation en prévision de ce vaste mouvement de grève. La préfecture de police de Paris a ainsi mobilisé près de 6.000 policiers et gendarmes et pris un arrêté de fermeture des commerces sur le trajet de la manifestation. Des craintes ont également été formulées par rapport à la présence de « quelques centaines » de « black blocs » et « gilets jaunes radicaux », « quelques milliers » dans tout le pays. Pour rappel, le projet précis de cette réforme des retraites sera dévoilé mi-décembre pour un passage au Parlement début 2020. Mais, en dépit de la vaste vague de protestation, voire de rejet pur et simple, Macron s'accroche à son projet. « Je n'y renoncerai pas », a-t-il affirmé, en promettant de s'exprimer « devant les Français au moment où je le considèrerai opportun ».