La province d'Idleb, située près de la frontière turque, représente l'ultime bastion contrôlé par des rebelles et des extrémistes, et l'une des dernières régions de la Syrie à échapper encore au contrôle du régime de Bachar al-Assad. Une offensive du régime syrien contre cette province du nord-ouest du pays, pourrait faire jusqu'à 800.000 déplacés parmi les civils qui vivent déjà dans des conditions précaires, a mis en garde l'ONU. Selon des experts de la question syrienne, une opération militaire limitée pourrait viser certains secteurs de cette province, une question qui suscite une vive inquiétude auprès des Nations Unies qui disent craindre « un déplacement en masse des populations déjà durement touchées par le conflit ». « En cas d'escalade dans la zone, nous craignons que jusqu'à 800.000 personnes soient déplacées », a prévenu la porte-parole à Damas du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), Linda Tom, dans des déclarations mercredi 29 août à la presse. « Le nombre, déjà élevé, de personnes qui ont besoin d'une assistance humanitaire, pourrait dramatiquement augmenter », a fait savoir la responsable onusienne, rappelant « l'immense ampleur de la catastrophe humanitaire qui pourrait avoir lieu dans la région d'Idleb ». Au total, quelque trois millions d'habitants vivent à Idleb et dans les poches insurgées des provinces voisines de Hama, Alep et Lattaquié, d'après l'OCHA. Après avoir été elle-même « une destination » pour les déplacés, Idleb est en phase de devenir une région émettrice. En effet, des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers cette province, notamment après avoir fui plusieurs localités rebelles des environs de Damas que le régime a reprises grâce à des accords dits de « réconciliation ». Selon les termes de ces accords, les insurgés et leurs partisans doivent choisir entre se rendre à l'armée ou prendre la route d'Idleb.