La situation sécuritaire délétère dans les camps de Tindouf, sur le sol algérien, les accointances de plus en plus évidentes entre le polisario et les groupes terroristes qui sévissent dans la région sahélo-saharienne, ont longtemps été dénoncées par le Maroc. Aujourd'hui, C'est l'Espagne, dont de nombreux ressortissants, notamment des ONG, se rendaient dans la région sous la bannière des «droits humains », qui les met en gardes contre les grands risques inhérents à ce déplacement. Dans un communiqué rendu public, le ministère espagnol des Affaires étrangères a en effet, recommandé ce mercredi 27 novembre, essentiellement à l'adresse de membres d'ONG espagnoles qui ont l'habitude de fêter le nouvel an à Tindouf, ne pas voyager dans les camps. Selon l'agence Europa Press, le ministère espagnol évoque «l'instabilité croissante dans le nord du Mali» et «l'activité accrue des groupes terroristes dans la région» qui pourraient «affecter la sécurité» des voyageurs. Outre ces activistes, Madrid met également en garde les touristes prévoyant de se rendre dans les zones sahariennes de la Tunisie, de la Libye, de la Mauritanie et du Niger, contre ces risques sécuritaires. Le ministère invite, en outre, à faire montre d'une «extrême prudence » dans tout le pays (Algérie) et de «s'abstenir de s'aventurer dans certaines zones », dont les camps de Tindouf et les frontières avec Mali, Niger, Libye, Mauritanie, et de limiter les déplacements, au vu des grands risques d'enlèvements et d'attaques terroristes dans tout le pays. Pour rappel, trois coopérants européens, deux ressortissants espagnols et une Italienne, avaient été enlevés en octobre 2011, dans les camps lors d'une attaque attribuée par la direction du Polisario à une branche armée proche d'Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Cette mise en garde, pour le moins sérieuse de la diplomatie espagnole n'est pas fortuite, elle fait suite à une série d'événements et d'incidents qui ont confirmé, si besoin était, que les camps de Tindouf, sur terre algérienne, offrent un terrain fertile et un vivier à toutes sortes de trafics, de commerce illicite et d'activités terroristes, qui mettent en péril, non seulement les populations de la région du Sahel, mais également les touristes et les travailleurs humanitaires, dont plusieurs, ont exprimé un sentiment grandissant d'insécurité. C'est dans ce sens que dans son dernier rapport sur le Sahara, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a fait état de la « situation volatile dans la zone tampon de Guergarate et déploré la multiplication des actes déstabilisateurs et nuisibles commis par le polisario qui constituent des menaces réelles et dangereuses au processus politique, mené sous l'égide exclusif de l'ONU, ainsi qu'à la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne ».