La campagne électorale en Algérie a connu plus de bas que de hauts pour sa première semaine. Les candidats, tous chahutés par les manifestants, ne semblent pas convaincre. Leurs promesses électorales quant à elles n'apportent aucune nouveauté. Les cinq candidats ont connu un début de campagne chaotique en cette première semaine, et les choses risquent bien d'aller de mal en pis pour les jours à venir, puisque le thermomètre du 40e vendredi de la contestation a viré au rouge. Le constat est sans appel, la rue a réitéré son refus total de participer à ce scrutin. Autre preuve des débuts boiteux, les scènes de chahut ont rythmé les « meetings » des candidats un peu partout dans le pays. Mais ceux qui ont fait les choux gras de la presse ont concerné un seul candidat, Ali Benflis, qui se serait bien épargné de la mauvaise publicité. En effet, au premier jour de la campagne, le 17 novembre dernier, des dizaines de manifestants ont perturbé le rassemblement du président de Talai El Houriyat à Tlemcen. Quatre d'entre eux ont été condamnés dès le lendemain à de lourdes peines de prison. Quelques jours plus tard, un autre incident, toujours chez le même candidat, a eu lieu cette fois à El Oued, et des condamnations sévères s'en sont suivies. De son côté, l'autre candidat à la Mouradia, Abdelkader Bengrina, pour qui les meetings ne se sont pas passés comme il l'aurait souhaité, a lui aussi goûté à la colère des Algériens. Alors qu'il se trouvait à Aflou, dans le centre du pays, le candidat a vu l'hôtel où il organisait sa réunion, encerclé par des dizaines de militants prodémocratie. Des vidéos le montrant escorté par la police ont fait le tour des réseaux sociaux. Quant au contenu, au lieu d'exposer un programme détaillé sur leurs réformes et promesses électorales, les candidats se sont retrouvés à tourner autour du pot, tous appelant à une grande mobilisation pour le 12 décembre, date du scrutin. Les promesses ont essentiellement repris les revendications de la rue, qui exige depuis le 22 février, un changement profond du système, la réduction des prérogatives du président, la garantie d'une démocratie, la lutte contre la pauvreté et l'arrêt du pillage des ressources du pays. Une économie « forte », une autosuffisance alimentaire, de l'eau courante plus abondante dans les robinets, et couvertures en électricité généralisée sans coupures, ont été également évoquées par les candidats, qui ne font qu'énumérer des dysfonctionnements du pays, qui ne sont un secret pour personne, et des revendications minimales et légitimes de la population.