Alors que la campagne pour l'élection présidentielle vient de débuter en Algérie, les problèmes d'ordre judiciaire continuent d'alimenter le quotidien des manifestants. Lundi soir, ce sont quatre manifestants qui ont été condamnés après avoir participé à un rassemblement contre la venue du candidat à la Mouradia, Ali Benflis. Le tribunal de Tlemcen, a condamné les quatre protagonistes à 18 mois de prison ferme après leur manifestation dimanche contre la venue d'Ali Benflis, dans cette même ville pour son meeting de campagne. Quatorze autres manifestants ont eux, écopé de deux mois avec sursis, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Le Comité a rappelé par ailleurs que lors de cette manifestation anti-Benflis, ce sont 37 personnes qui ont été arrêtées. « Tout le monde a été relâché sauf ces 18 personnes gardées en garde à vues et présentées aujourd'hui au tribunal », a indiqué le Comité précisant qu'« elles sont accusés d'incitation à attroupement et entrave de la mission de l'instance indépendante des élections », précise le CNLD. Ces peines de prison à l'encontre de manifestants ayant entravé le meeting électoral d'un candidat à l'élection présidentielle du 12 décembre, sont les toutes première dans leur genre. Pourtant, elles sont loin de décourager les Algériens qui continuent leur mobilisation contre le système qui cherche à imposer un scrutin avec les mêmes règles. Lundi également, au tribunal de Sidi M'hamed dans la capitale, ce sont deux ans de prison et une amende de 100.000 dinars (8.000 dirhams) qui ont été requis contre 20 manifestants ayant brandi le drapeau Amazigh. Ils ont été condamnés par la justice pour « atteinte à l'unité nationale ».