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Cyberprostitution au Maroc : Les subsahariennes profitent du 2.0
Publié dans Hespress le 17 - 11 - 2019

Rien ne dit que le plus vieux métier du monde ne peut pas se mettre au digital, c'est d'ailleurs le cas. Si la loi marocaine interdit « explicitement » les plaisirs de la chair moyennant paiement à la vue de tous, il n'empêche que certains « marchands » proposent leurs « services » via les plateformes digitales.
La prostitution a bien sa part dans la société marocaine en tant qu'activité génératrice de revenus. Celle-ci ne se limite pas forcément aux couches sociales précaires, puisque l'on peut même retrouver des travailleuses du sexe dans la niche de « luxe », qui a sa clientèle propre.
Cela dit, la prostitution reste une pratique dont la présence est plus « marquée » à certains endroits du royaume, notamment les grandes villes telles que Casablanca, Rabat, Fès ou Tanger, mais surtout celles qui disposent d'une haute activité touristique, à l'image de Marrakech ou Agadir.
L'on peut bien trouver son « bonheur » à partir de 10 dirhams la « passe », mais, malheureusement, il faut bien comprendre que le rapport qualité-prix existe bien à ce niveau. Certaines professionnelles du sexe dans le segment du luxe se voient offrir des appartements, voitures et autres biens au sein du royaume, en contrepartie d'une relation « exclusive ».
Ces actes sont condamnables par le Code pénal marocain dans les articles 497 à 504. Toutefois, comme pour de nombreux secteurs d'activité, la prostitution échappe « parfois » à l'application de la loi, du fait qu'il est difficile de déterminer qui fait quoi. En effet, seuls les juges sont aptes à trancher pour ce qui est de la nature des faits, puisque dans certains cas de prostitution, il n'y a pas de contrepartie matérielle, ce qui pousse parfois à appliquer l'article 490, qui stipule que « sont punies de l'emprisonnement d'un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n'étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles ». Suivant ce résonnement, il faut savoir que les personnes prostituées et leurs clients ne sont pas condamnables en général.
La traite d'humains existe bel et bien
Ce qui est encore plus inquiétant est le fait qu'il aura fallu attendre jusqu'en 2016 pour la mise en place d'un texte criminalisant l'exploitation sexuelle, à savoir la loi n° 27-14. Celle-ci stipule dans l'article 448.1 que « l'exploitation comprend toutes les formes d'exploitation sexuelle, et notamment l'exploitation de la prostitution d'autrui ainsi que l'exploitation par le biais de la pornographie, y compris par les moyens de communication informatique... ». Ce qui est intéressant dans ce passage, c'est la partie concernant l'exploitation de la prostitution via les moyens de communication informatique.
En effet, la prostitution au sein du royaume a évolué des modes de « distribution » traditionnels, profitant à son tour de la démocratisation des nouvelles technologies. Aujourd'hui, plus la peine de se déplacer en personne aux maisons closes ou salons de massage, dont nombre servent de devanture. Dorénavant, il est possible de naviguer sur les réseaux sociaux pour trouver son bonheur en termes d'offres, que ce soit pour la « marchandise » locale tout aussi bien qu'une autre bien plus « exotique », en provenance des pays subsahariens.
Selon les données de la Fondation Scelles, le royaume compterait des réseaux de prostitution subsahariens, principalement du Cameroun, Nigéria et Mali, dont les membres agiraient en cercles fermés, entre traite d'humains et immigrations clandestines. Dans ce sens, l'un des cas, qui avait défrayé la chronique en 2016, est celui d'un réseau opérant entre le Nigéria, le Maroc et l'Espagne. Le royaume s'était placé à l'époque en tant que point de passage et de prostitution pour les Nigériennes, qui aspiraient à un avenir meilleur en Europe, sauf qu'elles allaient finir en tant que prostituées en Espagne.
Cela dit, nous reviendrons à un cas de réseau que l'on a pu recenser au niveau de Casablanca, Rabat et Marrakech.
Les subsahariennes ramènent la « chaleur » d'Afrique au Maroc
Le « fameux » réseau de subsahariennes se présente sous la forme d'un service de « massages sensuels » à domicile, et propose une « carte » de choix assez diversifiés. En effet, l'on peut choisir entre un massage simple, et « profiter » même d'autres options moins « conventionnelles ». Pour ce qui est des prix pratiqués, ils varient de 300 à 2500 dirhams, pour la promesse « d'une compagnie avec de belles demoiselles ».
Un ex-client de ce genre de services nous a déclaré que ces réseaux sont généralement bien ficelés, et qu'il est difficile d'accéder aux options proposées. « Ils fournissent un numéro WhatsApp à travers lequel on peut les contacter. Cela dit, il faut déjà disposer d'un mot de passe qui permet de confirmer que l'on vient d'une source vérifiée. Une fois cela effectué, il y'a un échange d'informations plus personnelles, notamment des photos de profil pour confirmer son identité auprès de la source vérifiée. Par la suite, on peut choisir quelle fille on souhaite avoir, en plus d'envoyer sa localisation, le transport est bien sûr aux frais du client. Toutefois, il est à noter qu'il faut payer via un transfert d'argent anonyme avant de pouvoir profiter de la marchandise », nous a expliqué notre interlocuteur, tout en indiquant qu'il y'a un service de suivi, qui permet de déterminer la satisfaction du client, mais aussi du « prestataire ».
Cela dit, ce genre de pratiques n'est pas sans risque, puisque l'on risque de se retrouver dans une boucle sans fin. Ainsi, notre source nous a expliqué « qu'une fois que l'on devient confirmé, l'on se retrouve dans une situation de harcèlement, où l'on est constamment bombardé d'appels pour la promotion de nouvelles recrues. Ce qui est dangereux, c'est qu'il arrive que les filles se pointent à l'impromptu pour passer un bon moment contre de l'argent, car elles doivent assurer une somme par tous les moyens. Il est donc judicieux de fournir un nom d'emprunt, de disposer d'un numéro jetable et de louer une maison loin des yeux de tous, afin d'éviter toute situation qui pourrait représenter un problème ».
Toutefois, si certaines subsahariennes décident de s'organiser en réseau, car cela leur permet d'avoir plus de sécurité vis-à-vis des clients, d'autres agissent seules, afin de maximiser leurs profits, et proposent leurs services de façon explicite sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, où il est bien facile de les repérer.


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