À l'occasion du 44e anniversaire de la marche verte, le Roi Mohammed VI s'est adressé à la Nation, présentant une sorte de feuille de route pour la grande marche du Maroc sur la voie du développement. Plusieurs grands axes ont été abordés dans ce discours, dont les nombreux défis à relever pour les peuples maghrébins, dans l'intégration et la coopération. Joint par Hespress Fr, l'analyste politique et économique, Driss Aissaoui, nous a livré une lecture du discours du Roi Mohammed VI où il a tracé non seulement les contours d'un modèle de développement qui inclut toutes les régions du Royaume sans exception dans le cadre de la régionalisation avancée, mais il a aussi insisté sur l'intégrité territoriale du Maroc et la marocanité de son Sahara. « Le discours du Roi Mohammed VI à l'occasion de l'anniversaire de la marche verte, est un discours qui fera très certainement date. Parce que d'abord, il insiste de manière définitive sur l'intégrité territoriale du Royaume, sur la marocanité du Sahara, et pour dire aussi à tous ceux qui ont essayé de faire des escarmouches par rapport à cette affaire, qu'il n'est plus question de revenir sur la marocanité du Sahara», a souligné notre interlocuteur. Selon l'analyste politique, le Roi Mohammed VI a également tracé un cadre de résolution de ce conflit artificiel, imposé par l'Algérie et le Polisario. « Il y a un processus qui a été engagé avec les Nations unies, de manière exclusive, et le Maroc est en train de travailler pour trouver une solution politiquement acceptable par toutes les parties, et qui sera basée sur l'initiative marocaine d'autonomie », a-t-il fait valoir. Sur un autre registre, Driss Aissaoui relève que « le Roi Mohammed VI a posé la question du développement territorial du pays. Il a considéré que la récupération des territoires de cette province saharienne a permis de reconfigurer le territoire national. C'est-à-dire le centre n'est plus Rabat, mais c'est devenu la région de Souss-Massa. Et du coup, les responsables, et tous les politiques doivent repenser cette dimension territoriale à sa juste valeur. Et quand il a posé cette question-là, il s'est interrogé, pourquoi toutes les infrastructures s'arrentent à Marrakech, et a demandé à ce qu'une réflexion sérieuse soit engagée pour d'abord poursuivre ces infrastructures, sachant qu'il y a une double voie dont le chantier a été lancé et qui doit lier Agadir à Dakhla incessamment ». Ainsi, et partant de cette réflexion, poursuit notre interlocuteur, « le Roi Mohammed VI a évoqué le développement régional, comme étant un développement qui doit intervenir dans un esprit de solidarité, de partage et surtout un développement qui doit être vu et analysé d'un point de vue de péréquation entre les différentes régions, partager les richesses et les potentialités de chaque région. Toutes les régions n'étant pas dotées des mêmes atouts naturels, il est tout à fait normal, dans le cadre de l'unité nationale, que ce développement soit pensé de manière intégrée et solidaire». Autre moment fort du discours du Roi Mohammed VI, fait observer Driss Aissaoui, le rôle de la jeunesse dans le développement du Maroc, mais aussi de la zone maghrébine. « Le Roi considère la jeunesse comme un véritable levier de développement pour le Maroc, mais aussi pour la région du Maghreb de manière générale. Et c'est là où il a justement posé la question de la relation entre le Maroc et la zone méditerranéenne, soulignant que le Royaume est en train de vivre un certain nombre de défis que malheureusement les voisins maghrébins ne voient pas du même œil et ne lui donnent pas la même importance et que ce serait dommage qu'ils continuent de faire cela, dans la mesure où il y a un certain nombre de défis géostratégiques (le terrorisme par exemple) et des défis de développement tout court qui ne peuvent être résolus au niveau d'un seul Etat et d'un seul pays » explique-t-il. Sur la question du développement du territoire national, Driss Aissaoui a tenu à rappeler que « finalement, la ville d'Agadir et la région de Souss-Massa en général, et avec tout le potentiel dont elles disposent, vont jouer un nouveau rôle dans le modèle de développement territorial que le Maroc compte mettre en oeuvre pour les années à venir ». « In fine, la centralité de Rabat ne sera plus de mise dans la mesure où les dynamiques régionales vont pouvoir fonctionner et donner justement un élan de développement tout à fait harmonieux entre les différentes régions » souligne-t-il. Autre point fort, que l'analyste a tenu à évoquer, c'est ce regard sur la coopération avec l'Afrique, que le Maroc « considère comme étant sa profondeur stratégique ». « Le Roi a rappelé que le Royaume a aussi une politique africaine basée sur le respect des autres pays, mais également le fait de développer un partenariat intelligent « win-win »(gagnant-gagnant) entre le Maroc et ces pays-là, et qu'il réussit à le faire », fait noter Driss Aissaoui, pour conclure: « l'Afrique et le Maroc c'est le tandem gagnant pour demain ».