Les Etats-Unis ont exprimé, ce jeudi, une reconnaissance claire et pleine de la marocanité du Sahara, appuyant cette reconnaissance par un pas concret consistant en l'ouverture d'un consulat US à Dakhla. La décision a été annoncé suite à un entretien téléphonique entre le Roi Mohammed VI et le président américain, Donald Trump, lors duquel Trump a informé le Souverain de « la promulgation d'un décret présidentiel, avec ce que cet acte comporte comme force juridique et politique indéniable et à effet immédiat, portant sur la décision des Etats-Unis d'Amérique de reconnaitre, pour la première fois de leur histoire, la pleine souveraineté du Royaume du Maroc sur l'ensemble de la région du Sahara marocain ». Pour le politologue Driss Aissaoui, il s'agit là d'un « événement historique dans l'évolution de l'affaire du Sahara. Cela veut dire que nous sommes devant une situation nouvelle, une dimension nouvelle qui vient couronner les efforts de la diplomatie marocaine». Mais, relève-t-il, au-delà de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur ses terres sahariennes, «il y a la décision des Etats-Unis d'installer un consulat général dans la ville de Dakhla ». Il explique : « Depuis un moment, on essaie de faire jouer à Dakhla un rôle pivot de premier plan au niveau des échanges avec les pays au sud du Sahara, en ouvrant des possibilités à travers cette ville et les villes environnantes, notamment une coopération maritime extrêmement avancée. Le Maroc est en train de construire l'un des plus grands ports au niveau de la ville de Dakhla et qui va pouvoir ouvrir des possibilités énormes, aux côtés de celui de Laâyoune, qui est déjà opérationnel et qui va pourvoir travailler de manière plus importante ». «Dans cette région, il y a beaucoup d'activités nouvelles, tout ce qui touche à l'agro-industrie, à la-bio culture intelligente qui utilise les nouvelles technologies, et déjà plusieurs personnes +visionnaires+ sont allées s'y installer et y travailler. Maintenant, le Maroc devra faire marcher toute la dynamique en cours au niveau de ces provinces », estime-t-il. Commentant la déclaration du chef de l'ONU, selon laquelle la position onusienne vis-à-vis de ce dossier reste inchangée, Aissaoui va dans le même ordre d'idées en assurant que le Maroc a toujours plaidé pour des négociations politique mutuellement avantageuses, et n'a jamais tenté d'échapper à l'égide des Nations Unies dans cette question. Le Maroc, avance notre interlocuteur, coopère de manière très positive avec toutes les commissions onusiennes, même celle en charge de qu'ils appellent la décolonisation. Il n'a jamais refusé de coopérer ou de se défaire du « parrainage » onusien. Au contraire, assure-t-il, le Royaume est là et a bien expliqué, de manière détaillée, que c'est l'Algérie qui a créé des problèmes, que ce sont les Algériens qui ont fait que le dossier ne puisse pas avancer qui ont reconnu, et fait reconnaître, l'état fantôme qui s'appelle RASD, qu'ils ont même imposé au niveau de l'UA. Driss Aissaoui Mais, le Maroc a fait son retour, « c'est un pays dynamique qui prend des initiatives et qui est au top du positionnement sur un certain nombre d'affaires importantes que ce soit au niveau de la lutte contre la corruption, la lutte contre la désertification, il est vraiment aux devants de la scène ». «Cette reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara va nous enlever une épine du pied, va nous aider à travailler avec beaucoup de sérénité et à concevoir des projets de développement dans ces territoires, de la manière la plus claire possible et la présence d'un consulat général des Etats-Unis à Dakhla nous facilitera beaucoup de choses, en termes d'investisseurs, de projets...etc », affirme le politologue. Pour ce qui est de la décision d'établissement de relations avec Israël, Driss Aissaoui fait noter que «le Maroc n'a jamais été l'ennemi d'Israël, d'ailleurs, feu Hassan II considérait qu'Israël était une partie du monde Arabe, mais le Royaume n'a jamais, pour autant, oublié ses obligations vis-à-vis de la famille, et c'est le seul pays parmi les Etats arabes et musulmans à avoir gardé, des années durant, cette attitude de préservation des intérêts palestiniens vis-à-vis d'Israël ». Il rappelle, en ce sens, que «le Maroc s'est dressé contre toutes les attitudes qui déclinaient de la politique sioniste dans la région, que ce soit au niveau des personnes ou du territoire, il n'a jamais accepté cela, et a toujours refusé d'être complice d'un complot contre les Palestiniens. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le bureau de liaison avec Israël avait été fermé ». Et de conclure : «Le Royaume a toujours veillé à l'équilibre entre la reconnaissance de l'Etat d'Israël et la préservation des intérêts à long terme des Palestiniens et surtout une solution à deux Etats, dans l'équilibre le plus total. Et le Maroc, l'un des plus grands contributeurs à Bayt Mal Al Qods, se trouve, et s'est toujours trouvé, dans une position tout à fait honorable vis-à-vis de ses engagements politiques envers la Palestine».