Trois fonctionnaires de la prison locale de Ras El Ma à Fès ont été suspendus et déférés devant le conseil disciplinaire, alors que le directeur de l'établissement pénitentiaire a été limogé en lien avec la fuite d'un enregistrement audio de l'intérieur de la prison et sa diffusion sur les sites électroniques et les réseaux sociaux, indique la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Selon les résultats de l'enquête préliminaire menée actuellement à la prison locale de Ras El Ma par une commission d'inspection centrale en lien avec l'affaire, il a été décidé de suspendre trois fonctionnaires de les déférer devant le conseil disciplinaire, en vue d'examiner les infractions qui leurs sont reprochées, outre le limogeage du directeur dudit établissement, dans l'attente du parachèvement de l'enquête administrative pour prendre les mesures juridiques nécessaires à l'encontre de toute personne reconnue responsable dans cette affaire, selon un communiqué de la DGAPR. Pour rappel, la DGAPR a annoncé avoir ouvert une enquête concernant le contenu d'un audio attribué au détenu du Hirak, Nasser Zefzafi, diffusé sur Facebook, et repris par certains médias électroniques. Dans ce sens, la DGAPR indique avoir dépêché jeudi une commission centrale à la prison locale Ras El Ma à Fès pour ouvrir une enquête administrative sur les tenants et aboutissants de cet enregistrement. La délégation explique ainsi, dans une mise au point en date de ce vendredi 1er novembre, que l'objectif de cette enquête est de déterminer les responsabilités pour l'administration de l'établissement pénitentiaire et ses fonctionnaires et prendre les mesures nécessaires à l'encontre de toute personne ayant manqué à son devoir professionnel, tel que stipulé par la loi, ainsi qu'à l'encontre du détenu concerné. Les premiers éléments de l'enquête ont montré que le prisonnier en question a prétendu vouloir entrer en communication avec ses proches pour réaliser un enregistrement ayant d'autres objectifs que la préservation des liens familiaux, ajoute la même source. Dans le même cadre, le prisonnier concerné et d'autres appartenant à la même catégorie incarcérés dans le même établissement pénitentiaire ont refusé de se conformer aux ordres des fonctionnaires de rejoindre leurs cellules, de même qu'ils ont violenté quelques-uns d'entre-eux, indique la DGAPR, précisant que les fonctionnaires en question ont subi des examens médicaux au CHU Hassan II de Fès et ont porté plainte auprès du parquet compétent. Les détenus en question ont refusé d'obtempérer sous prétexte que l'un d'entre-eux n'a pas été autorisé à avoir une communication téléphonique avec ses proches, alors que ce détenu avait usé de ce droit lors de la même journée, précise la même source. L'administration de l'établissement pénitentiaire a informé par écrit le parquet compétent de ces faits en vue de prendre les dispositions nécessaires, poursuit la DGAPR. Et de conclure qu' »en vue de maintenir l'ordre et la discipline au sein de cet établissement pénitentiaire, la DGAPR prendra toutes les mesures nécessaires à l'encontre de ces prisonniers.