Après la polémique, la droite française passe à l'action. Ce 29 octobre, le Sénat a voté une loi proposée par le parti de droite Les Républicains, qui vise à mettre en place la « neutralité religieuse des personnes qui participent au service public de l'éducation », rappelle le Sénat sur son site. Par respect pour la « laïcité », le parti veut interdire aux accompagnants de sorties scolaires le port de signes religieux. Le texte, voté dans un sénat majoritairement à droite, a été accepté à 163 voix contre 114. La loi devrait concerner tous les signes religieux. Mais c'est le voile qui est particulièrement visé. Il fait suite à une polémique qui a fait couler beaucoup d'encre et déchiré élus et société civile, à la mi-octobre. En plein conseil régional, le président du groupe Front National en Bourgogne-Franche-Comté a violemment invectivé une maman voilée qui accompagnait une classe en sortie scolaire. Devant son fils et tous les enfants, Julien Odoul lui a demandé d'enlever son voile « au nom des principes laïcs ». L'accompagnatrice fini par quitter la salle. La scène, filmée et partagée sur le compte Twitter de l'élu d'extrême-droite, a été vue plus de 4 millions de fois. ? [RT]Au nom de nos principes républicains et laïcs, j'ai demandé à @MarieGuiteDufay de faire enlever le voile islamique d'une accompagnatrice scolaire présente dans l'hémicycle. Après l'assassinat de nos 4 policiers, nous ne pouvons pas tolérer cette provocation communautariste pic.twitter.com/3WzqDEC3nn — Julien Odoul (@JulienOdoul) October 11, 2019 Durant le vote, ce 29 octobre, c'est cette histoire qui a été repris pour convaincre. « On pleure misère sur la mère de famille. Elle n'avait qu'à pas mettre son voile. Elle n'aurait pas eu de problèmes », a lancé le sénateur Jean-Louis Masson (non inscrit) pour défendre la loi. Pui l'élu a comparé le voile aux sorcières d'Hallooween et d'enjoindre les mamans voilées à « retourner » d'où elles viennent si elles n'étaient pas d'accord. Avant que la loi ne rentre en vigueur, le débat doit d'abord s'arrêter à l'Assemblée nationale, dans quelques jours, rappelle Reuters. Mais elle a peu de chance de continuer son chemin, « dans la mesure où la chambre basse est dominée par La République en marche (LaRem), qui y est hostile », rappelle l'agence de presse. *Camille Bigo