Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a ravivé la tension latente entre le Caire et Addis Abeba autour des eaux du Nil. Lors d'une séance de questions-réponses mardi au parlement, Abiy a assuré qu' »aucune force ne pourrait empêcher l'Ethiopie de construire le barrage de la renaissance ». Ces déclarations interviennent alors que le Premier ministre éthiopien, devrait rencontrer le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi ce mercredi 23 octobre, en marge du sommet Russie-Afrique. « Si nous devons entrer en guerre, nous pouvons mobiliser des millions de personnes. Si certains peuvent tirer un missile, d'autres peuvent utiliser des bombes », a lancé le Prix Nobel de la paix 2019. Atténuant ses propos, le responsable éthiopien a toutefois affirmé que la guerre « n'était dans l'intérêt de personne et que l'Ethiopie n'avait aucune volonté de faire du mal à l'Egypte ». Pour sa part, l'Egypte qui tente de faire intervenir un médiateur dans la crise, aurait déjà contacté les Etats-Unis, la Russie, la Chine ou encore le Conseil de sécurité, une médiation rejetée par Addis Abeba. En septembre, al-Sissi avait déclaré à l'ONU que l'Egypte ne laisserait « jamais Addis-Abeba imposer une situation de fait » en remplissant le réservoir du barrage sans accord préalable. Pour rappel, le barrage de la renaissance, édifié par les autorités éthiopiennes est aux deux tiers achevé, et la phase de remplissage du réservoir pourrait être entamée par Addis Abeba ce qui fait craindre à l'Egypte une forte baisse de ses ressources en eau.